Voilà j’ai fini les incorrigibles optimistes. Après ce bout de chemin en leur compagnie on peut dire que je m’étais habitué à eux et que je me sentais bien dans leur club même s’il ne fallait pas faire trop de bruit pour ne pas déranger les parties d’échec.
J’aurais aimé les connaitre s’ils avaient existé en vrai. L’auteur a réussi ce tour de force de créer un vrai groupe d’émigrés à jamais coupés de leurs pays d’origine, de l’autre côté du rideau de fer. Et de nous attacher à eux malgré le côté trop systématique du récit de la vie de chacun avant qu’il ne rejoigne le Club.
Au milieu de ce groupe, témoin privilégié autant que héros, Michel adolescent entre douze et quinze ans aura réussi parfois à m’agacer. Trop mature ce petit gars, trop rebelle bien propre sur lui. Autour de lui gravite des anachronismes parfois anodins parfois plus embêtants qui ont pu me faire perdre ce minimum de croyance nécessaire à toute histoire.
Et puis il y a ce déséquilibre entre une première partie réussie avec la présentation de chacun et la présence bienveillante de Sartre et Kessel, avec l’initiation de Michel au cercle et sa fréquentation de Pierre et sa sœur, deux « grands » auprès de qui il’ s’émancipe. Et une seconde partie plus ordinaire dominée par Sacha et Camille, deux personnages qui arrivent trop tard ou manquent de consistance….
Bref l’auteur a voulu trop en faire, et ce qui aurait pu être une histoire implacable, celle de Sacha et du cercle, celle de Michel et Cécile, se dilue par trop dans la fresque ou la saga…