Vance est fluet, doté d'une voix de fausset comme d'une intelligence rare. Hypersensible, tout l'atteint, au point qu'il se consume vite. Il s'ensuit qu'il est régulièrement hospitalisé en service psychiatrique. La nourriture peu ragoutante qui y est servie n'arrange pas sa maigre stature, ce qui le soumet aux quolibets d'une cohorte d'infirmiers obèses.
Brillant, il intègre vite un mouvement écologiste influent qui s'attaque notamment à un grand groupe pétrolier. Il y découvre un activiste humaniste échevelé, là où sa constitution tend à l'éloigner des autres.
Ce roman est l'histoire de cette confrontation d'univers, qui oscillent tous deux entre catastrophismes et espoirs. La narration est rude, le style vif et succinct, dénué de concession. Certains paragraphes sont dénués de ponctuation, comme pour souligner la fragilité du protagoniste.
Ce livre n'est pas long, le mode d'écriture à la portée de toutes et tous, mais sa lecture reste difficile, tant la lectrice et le lecteur prennent des coups. Il mérite pourtant d'être achevé et médité, car il amène à réfléchir sur la condition humaine et l'acceptation des différences. Il est toutefois dommage qu'il baigne dans tant de glauque.
Il est à conseiller, tout de même.