Une histoire qui commence sur une disparition et qui se finit dans un dernier élan de fierté. Prenez ça comme vous voulez mais moi je crois que c'est un signe.
Quand on se perd, la seule chose qu'il nous reste en dehors de la dignité, c'est bien la fierté.
Anthime est né de la cuisse de Cécile Coulon, de ces cuisses qui permettront au héros d'exister. Une promesse de gloire avortée qui aura des conséquences terribles pour le jeune coureur, pour sa sœur, sa femme et la femme qu'il aime. Il ne pouvait pas y avoir d'autres noms qu'Anthime, Helena, Joanna et Béatrice pour illustrer cette quasi tragédie grecque.
Le style du Cœur du Pélican est le même que pour le Roi n'a pas sommeil. Vous débarquez en plein milieu d'un flou, quelque chose de grave a eu lieu mais vous ne savez pas encore quoi. Alors Cécile en narratrice qualifiée, revient sur l'histoire de chaque personnage, de leurs interactions avec les autres, en prenant bien soin de nous tenir en haleine. Les mots, la détresse faisant écho au fond des tripes. Nos tripes, celle qu'on aurait préféré dégueuler le matin de Noël, et, plutôt que de déprimer sur cette fête à la con, nous a permis de tenir le coup.
Tu sais c'est quoi le plus kiffant quand tu suis une auteur ? de la voir évoluer. Égoïstement ça te donne l'impression d'assister à la suite de son triomphe, de se sentir précurseur, de pouvoir dire "j'vous l'avais dis putain". Mais pour cette fois, les lauriers ne seront pas pour le libraire qui vous fera découvrir cette histoire. L'empereur à célébrer s'appelle Coulon, et j'vais me faire une joie de vous en coller un dans vos chaumières pour le reste des années à venir.