" Quand je coiffais Chateaubriand, j’étais comme avec les autres, d’une rigueur extrême. L’impression de désordre ne s’improvise pas. Il faut des années d’étude, du temps, de la pratique, une méthode. Et puis je l’aimais. " (Page 16)
https://www.quidhodieagisti.com/2023/09/adrien-goetze-le-coiffeur-de-chateaubriand.html
Un petit bijou de 120 pages aux phrases délicates et ciselées ; deux heures de plaisir à écouter Adolphe Pâques, le coiffeur virtuose, le maître de la coiffure « sans-façon » de Chateaubriand fixée pour l’éternité par le portrait qu’en fit Girodet, narrer avec sagacité, culture et grande indiscrétion ce qui fit le sel de ses huit années auprès de Chateaubriand jusqu’à son décès en 1848 : la dernière main du manuscrit des Mémoires, ses lectures, son édition, les meilleures pages et l’admiration, la jalousie, les passions…au cœur du turbulant début du XIXème, en direct de l’intimité des appartements de l’Enchanteur, ; ses Mémoires d’outre-tombe dont l’auteur d’Atala dira lui-même "On m'a pressé de faire paraître de mon vivant quelques morceaux de ces Mémoires ; je préfère parler du fond de mon cercueil".
"Il voulait toujours ressembler à son portrait, par Girodet, le visage bruni par le soleil d’Orient, tête, en bataille, main sur le cœur, dans les ruines de Rome. " (Page 13)
"Mais sur le rocher de Saint-Malo, il est debout, sous la croix en pierre, et il regarde la mer avec autant d’audace que l’Empereur, son seul vrai rival en ce siècle." Page 42
Et qu’on se le dise, autant que je puisse en juger tous les détails historiques sont réels et le plus souvent tirés des écrits de Jean-René Chateaubriand lui-même. Une érudition sans prétention qui élève le lecteur sans l’air d’y toucher ; une aventure inspirée d’un texte réel et d’un héros authentique.
À lire et faire lire.