Pour celles et ceux qui connaissent l'auteur, un Maxime Chattam, ca s'achète les yeux fermés. Bon, j'avoue avoir du mal avec sa série Autre-Monde (dès qu'il ne tape plus dans le réaliste monsieur s'éclate mais perd en style malheureusement), mais elle n'est qu'anecdotique si l'on regarde sa bibliographie qui commence à prendre un peu de place sur ma bibliothèque.
C'est donc sans hésitation que le fan lambda se précipite sur le dernier bébé de monsieur Chattam. Une couverture plutôt sympas avec un titre qui parle de mortels (et donc potentiellement de morts terribles et affreuses !), une pleine lune à demi ombragée tel un yin et son yang (des massacres nocturnes ? Un tueur au cycle lunaire ?), de quoi promettre de bonnes choses.
Mais attention fan aveugle ! Attention !
Ce dernier roman n'est pas un thriller comme ceux auxquels nous à habitué l'auteur. Ce n'est d'ailleurs pas un thriller du tout ! Bon, il y a quand même quelques morts, rassurez-vous, et forcément le lecteur se sent obligé de cogiter un peu pour savoir ce qui se cache derrière... Mais ce n'est pas un thriller !
Ainsi donc, Le coma des Mortels change des écrits sombres et glauques à bases de crimes et d'enquêtes, de profilage et tout le tintouin. Il ne se lit donc pas avec le même état d'esprit !
Je dirais donc en guise d'avertissement : esprits étroits qui n'aimez pas le changement, passez votre chemin.
Ce roman aux allures un peu noir (quand même hein !) adopte un rythme et un style quelque peu différent, mais pas désagréable pour autant. En commençant par la fin, Chattam opte pour une approche différente qui permet d'aborder la lecture sous un nouvel angle et de considérer ce "héros" - ou tout du moins le narrateur- d'un oeil différent.
À mesure que le récit passe, le lecteur s'habitue au rythme et ce n'est pas sans plaisir que l'on suit les mésaventures de ce poissard maudit qui traine la mort comme un boulet à sa cheville.
Bien sûr, ce roman ne se dévore pas comme les thrillers de l'auteur. Le rythme n'est pas effréné, on ne court pas après la montre pour trouver un monstre ou un tueur. De toute façon, tous les drames se sont déjà produit lorsqu'il les raconte, alors à quoi bon se presser ? Le coma des mortels est un livre qui prend davantage son temps mais qui ne se traine pas pour autant. Car à mesure que l'on prend conscience de la malédiction -et de l'esprit- du personnage, on ne peut s'empêcher de vouloir en savoir plus. C'est la le talent de Chattam. Même en sachant que le fait d'avancer dans le récit nous expose à de nouvelles tragédies, on continu avec plaisir.
Et ce plaisir se maintient jusqu'à la toute dernière page, et même au delà grâce à un petit cadeau de l'auteur. Car tel l'inconscient qui ressurgit discrètement pour nous dévoiler quelques bribes cachées dans des lapsus, des actes manqués ou quelque mécanisme de défense, l'auteur n'a put s'empêcher de faire une petite surprise plaisante à son lecteur.
Alors certes, Le Coma des Mortels n'est pas le meilleurs des Chattam et il décevra peut être ceux qui pensent lire l'un de ses thrillers. Néanmoins, comme à son habitude, l'auteur nous offre un bon petit spécimen à étudier, un personnage principal bien construit et des secondaires bien amenés. L'histoire se laisse bien lire et le bonus final est appréciable. Un roman peut être plus "léger" dans sa noirceur (nettement moins de cadavres décrits par le menu, un Chattam que les estomacs fragiles pourront lire à la pause déjeuner sans sacrifier leur repas !), mais non dénué d'intérêt.