Ce livre de seulement 153 pages est trop long, trop poussif, trop contemplatif, et fatalement, trop chiant.
Alors je comprends qu'on puisse être séduit, surtout si on a l'âge des protagonistes, les phrases longues et creuses ont cet effet de donner un semblant de poésie qui parait faire échos à ce qu'on a dans la tête.
Mais les mots sont bien creux, il n'y a pas de trame narrative, les personnages partent d'un point A pour au final ne pas avancer, ou si peu, et de façon si anecdotique que tout ça aurait pu être casé dans une nouvelle de 40 pages.
La jeune fille qui est amoureuse de son voisin finalement ne l'est plus parce que finalement, elle s'aime bien, la gamine en fauteuil s'invente un bébé imaginaire après que le gars qu'elle aime ait posé sa tête sur son ventre (au secours) pour finalement... bah rien. Le gamin qui croit qu'il aime les hommes mais ressent quelque chose pour une fille ne saura jamais l'existence du mot "bisexualité" - dans le même temps que jamais rien dans ce bouquin ne développe réellement les problématiques liées à l'homosexualité (et ne condamne jamais le fait que "t'es un homo" est dit comme une insulte), et pour finir le gamin qui quitte sa mère pour faire de la photo finit par trouver que les photos de nu ça l'émoustille pas mal.
Putain, rien que d'écrire ça j'ai les yeux qui se retournent dans mes orbites. Les personnages sont des clichés ambulants, baignés dans le cliché de l'ado torturé (j'ai l'impression d'être sur skyblog - En même temps, l'autrice avait 59 ans au moment de la parution de ce livre, donc: TU M’ÉTONNES. ), mais surtout ce style d'écriture, bourré de fioritures inutiles. Des grandes phrases qui se veulent poético-philosophiques, mais qui ne véhiculent que des lieux communs et des histoires sans intérêt d'ados en plein crush qui prennent les choses beaucoup trop au sérieux.
Je me suis fait chier, royalement.
Pour finir: le best of de la phrase alambiquée qui aurait pu être réduite à cinq mots maxi:
- "Ce que je préferais dans ce roman? C'était qu'il disait, tout simplement, la vérité: que chacun, du fond de sa solitude, souffre sans doute, en secret, d'une souffrance secrète, cachée."
Pitié... Et t'ose terminer cette phrase sur une redondance...
Et ma préférée:
- " Quelque chose de parfait est là. Mais maintenant à partir de dorénavant et d'aujourd'hui, pas seulement là!"
J'ai éclaté de rire à ce moment là, et j'espère sincèrement que vous comprenez pourquoi. Je pense que pour faire bonne mesure elle aurait aussi dû ajouter "là tout suite, now, dès ce jour".
Eeeenfin, je suis sévère, parce que franchement ce livre m'a ennuyé au possible, mais il y a toutefois quelques bonnes choses, elles sont simplement noyées dans un style mauvais et une histoire inintéressante.
J'avais entendu du bien de ce livre, mais franchement, je suis déçue. Je suis contente qu'on me l'ai prêté, au moins j'ai pas perdu d'argent dans cette connerie. :o)