Pourquoi rapprocher Le Compte de Monte-Cristo du Trône de Fer ? Par son format, tout d'abord, car là où les trois mousquetaires ont un format classique de roman d'aventure, Le Compte de Monte-Cristo est long, très long, les quatre tomes avoisinant les 1500 pages ! Ce format va permettre, même si le nombre total de protagonistes est bien plus réduit que dans le Trône de Fer, de rencontrer un personnage, puis de l'abandonner avant de le retrouver plus tard dans l'histoire, mais aussi dans le récit, plusieurs centaines de pages s'étant écoulées entre nos doigts.
Que dire sur l'histoire ? C'est l'inverse de Crime et châtiment. Là où Raskolnikov prémédite son crime et met un roman à se livrer pour expier, Edmond Dantès est emprisonné alors qu'il est innocent, et il mettra 3 tomes à se venger. Vengeance qui sera particulièrement subtile...
Sur le fond, malgré d’innombrables qualités, le roman souffre parfois de quelques longueurs (la partie à Rome, notamment). La publication en feuilleton a dû influencer la durée de l'histoire. Le plus gros défaut est, à mon sens, la différence de traitement de la psychologie de Dantès après son évasion. Prisonnier, nous savons tout ce qu'il pense. Libre, nous ne savons plus rien, et nous laissons Dumas nous conduire dans la successions des faits qui constituent la vengeance. Cette part de mystère permet néanmoins de préserver les ressorts de l'intrigue.