Autant le dire tout de suite, le Comte de Monte-Cristo est un bouquin absolument extraordinaire. L'intrigue est excellente, les personnages passionnants, particulièrement Dantes/le Comte de Monte-Cristo, et le style de Dumas (et en partie de Maquet, ne l'oublions pas) est flamboyant sans jamais tomber dans l'excès ou la pédanterie. Tout sonne terriblement juste. Chaque phrase, chaque dialogue est comme une douce musique. C'est un plaisir que de lire un ouvrage de cette qualité.
Au delà du style qui m'a beaucoup plu (c'est le premier Dumas que je lis), le Comte de Monte-Cristo est avant tout un grand récit d'aventure. Dumas, en bon écrivain, et ayant l'intelligence de reconnaître qu'il est avant tout un amuseur, va truffer son histoire de tout ce qui fait un récit d'aventure réussi: une évasion de prison, un trésor, des romances impossibles, une terrible vengeance, de sombres complots,...De manière un peu provocatrice, on pourrait dire que le Comte de Monte-Cristo est la superproduction de l'époque, le blockbuster de l'été, ou la série qui marche bien (le livre à d'abord été publié sous forme de feuilleton et suivi avec avidité par de nombreuses personnes). Je ne vous parle pas d'un petit blockbuster à deux ronds fait par un tâcheron, je vous parle de Starwars, des Aventuriers de l'arche perdue,... . Alors pourquoi ne pas lui mettre le dix auquel il aurait droit au vu des lignes pleines de passion à son égard que votre dévoué serviteur a écrit ci dessus?
Pour vous donner une explication cohérente, permettez moi de développer un peu la trame du récit en le décomposant en trois actes.
Le premier acte est parfait dans tout les sens du terme. Toute la partie qui se passe en prison et tout ce qui se passe par la suite est impossible à lâcher. Vous aurez lu 400 pages sans avoir le temps de vous en rendre compte.
Dans le deuxième acte, Dumas crée un changement de ton dans l'histoire. Elle devient plus sombre, suivant l'évolution et la quasi transformation de Dantes en Comte de Monte-Cristo; et une menace lourde pèse sur les personnages en contact avec celui-ci. Dumas ajoute également des personnages et nous les fait apprécier alors même qu'on sait que le Comte est une menace pour eux. On aime pourtant le Comte car nous avons souffert avec lui, nous avons nous aussi été enfermé quatorze longues années, ce qui implique que nous sommes de son coté, mais nous espérons qu'il ne se vengera pas sur les mauvaises personnes. Cette ambiguïté du Comte et l'intérêt que l'on peut porter à certains personnages qui gravitent autour de lui est la vraie bonne trouvaille de ce deuxième acte. Par contre. il y quelques passages dans le deuxième acte et le début du troisième qui me dérangent un peu. On sent bien que Dumas écrit en feuilleton et qu'il est payé à la page, ce qui malheureusement crée quelques longueurs dans le récit. La seconde moitié du troisième acte repart à toute allure et se clôture de manière magnifique. J'en avais des Frissons.
Il vous faut donc lire ce livre, non pas parce que c'est un classique, mais parce que c'est simplement l'un des meilleur livre d'aventure que vous aurez lu, l'un des meilleurs livre sur une évasion de prison que vous aurez lu; un des meilleurs récit de vengeance que vous aurez lu; mais surtout, un très beau livre sur l'espoir.