Je n'ai rien à dire sur l'intrigue. C'est une histoire dont nous avons tous connaissance. Je trouve cependant le style, les phrases, les mots même faibles – pour beaucoup ce sera une insulte au génie de Dumas, et pourtant je préfère La dame aux camélias, œuvre de son fils. Le style donc, manque. Ce Dantès, en écrivant son histoire, j'eus fait pleurer le lecteur de son malheur, j'eus fait vibrer ceux qui tournent les pages du livre d'une haine égale à la sienne. Mais nous n'avons rien de cela, Monsieur Dumas nous livre un banal manichéisme, jusqu'au triomphe dernier – et certain par son écriture – d'une apparence de bien sur le mal. Il n'y a rien de brillant dans le livre sinon que la victoire d'un homme du bien sur ceux du mal par des pensées mauvaises. Fidèle au romantisme, j'eus préféré qu'on me livra la pensée de ce Dantès, qu'on m'eut montré ses hésitations, ses faiblesses, car Dantès a cela de peut attachant qu'il n'hésite pas. Que de froideur chez cet homme ! J'aime mieux l'exaltation des sentiments, la torture de l'âme que ce genre d'aventure extraordinaire où l'on sait dès l'ouverture du livre que le protagoniste décrochera le graal. Il n'y a que trois choses que j'ai aimées: la tentative de suicide de celui qui embauchait Dantès, Mercedes, avec sa persistance amoureuse et la mort du père du marin. Aussi, le discours de Dantès est-il spirituel. Cela rattrape un peu la médiocrité, pour moi, de qui écrit.