Le consentement, oeuvre de Vanessa Springora, publié en janvier 2020, est un roman tout simplement bouleversant.
Honnêtement, il est difficile de mettre des mots, et a fortiori une note sur ce récit. En effet, il est palpable que cette oeuvre vient du coeur, des tripes-mêmes de l'auteure. C'est purement personnel, privé, et devoir juger de ça semble délicat. D'autant que derrière ce récit se cachent beaucoup de questions sur le monde de la littérature et justement des critiques... Toutefois, ce roman, aussi personnel soit-il, demeure une oeuvre littéraire, ainsi nous pouvons nous prêter au jeu.
Le roman est très bien écrit. La structure est parfois quelque peu simpliste mais les mots sont crus, alors peut être qu'une structure complexe aurait été, au final, fantaisiste. L'histoire en elle-même est dévorante, elle ne vous laissera pas indemne. Presque chaque détail y sera explicité, créant ainsi un récit riche et précis, nous offrant la possibilité de comprendre (d'essayer, au moins) ce que l'auteure transmets. Plus l'on avance dans le récit, plus les explications se veulent interessantes, matures et complètes (c'est logique car le récit suit une trame chronologique).
Contrairement au venin déversé par certains piètres détracteurs sur ce roman, il ne se résume pas à "buzzer" et à jeter des reproches ingrats à tout va sur un auteur, autrefois reconnu. Le roman vient avant tout poser des problématiques primordiales et surtout, tristement générales : comment expliquer la tolérance exacerbée des milieux artistiques à l'égard des agressions sexuelles? comment considérer qu'une personne consent pleinement à des actes alors même qu'elle n'en réalise pas la portée, mais toutefois ne dit pas non? Autant de questions auxquelles Madame Spingora se gardera bien d'apporter une réponse unanime, pour la simple et bonne raison qu'elle n'existe pas. Toutefois, les questions sont posées, le bruit est fait et nous pouvons la remercier pour son courage.
En bref, malgré une prose adaptée et quasi-impeccable, le récit reste très dur à lire. Toutefois, je le recommande car il est cruellement nécéssaire de lire ces récits, de réfléchir aux questions qu'ils soulèvent et d'y trouver des solutions.