La tentation de la Négation
"L'être humain est une superposition de cercles vicieux"
Je crois que Contre-Ciel est en lui-même un titre parfait. C'est cela qui m'a décidé à le lire (la lecture tient à peu de choses...)
Entrer dans cette poésie est assez vertigineux, puis l'on a quelques repères. De la fureur du néant on passe à la théologie indienne. La pensée de la mort, amoureusement déployée, se révèle expérience de vie s'éprouvant dans "l'acte négateur". Cela a le mérite d'une obsession, qui en vient par exemple à ce poème "la seule" qui ressemble tant à un poème d'amour, mais dans lequel en effet il faut se rappeler que le poète s'adresse à sa propre mort. Intéressant :
"...
J'ai dormi depuis les déluges, j'ai dormi
Au fond de toi, sur ton épaule, j'ai dormi sans nom
- ta poitrine n'a pas changé
l'air de la vie n'a plus le nerf de m'éveiller -
ne me nomme jamais, ne me réveille pas,
tes poumons immobiles ont désappris aux miens
à respirer le souffle faible de ce monde.
..."
Il n'y a pas à dire il y a de vraies belles fulgurances fuligineuses dans ce recueil (j'entends le recueil remanié, car la version originale de 1936 comprend beaucoup de pièces plus faibles ). C'est un peu lassant, bien sûr, ce nihilisme, et la grande résolution dans l'hindouisme ne m'a pas vraiment convaincu. Mais cette voix fluette a en elle de vrais trésors.
Quant à tout ce qui est plus tardif, sur les traductions poétiques du sanskrit, je n'ai pas vraiment compris ni adhéré, mais... pourquoi pas.
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