La vérité est souvent celée derrière d'habiles mises en scènes...

Le sémillant Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet en charge des affaires extraordinaires, n'est plus guère, en cette fin d'année 1774, utilisé pour sa sagacité légendaire. En effet, son précédent supérieur, Monsieur de Sartine, a vu ses fonctions de lieutenant général de police évoluer et se trouve à présent nommé secrétaire d'Etat à la Marine. Son successeur, Monsieur Le Noir, semble se défier de ce commissaire par trop hors du commun des enquêteurs.
C'est ainsi que notre héros, ayant perdu quelque peu de son alacrité, tente de se rasséréner lors de soirées gastronomiques passées en compagnie de ses amis chez Monsieur de Noblecourt. Il s'investit également avec toute l'énergie paternelle dans l'éducation de son héritier récemment découvert, Louis.
Tandis que les semaines s'écoulent sans mission particulière confiée par les bons offices de Monsieur Le Noir, le commissaire se voit appelé à demeure par un personnage de premier plan, Monsieur de Saint-Florentin, ministre de Sa Majesté. En effet, un crime, semble t-il passionnel, a été perpétré en son hôtel particulier et le duc de Saint-Florentin souhaite que la lumière soit faite sans éclat sur cet homicide malvenu. Nicolas Le Floch, fort de ce témoignage de confiance, va enquêter auprès de la domesticité du lieu et découvrir que les relations ancillaires y sont plus absconses que prévu.


Au fur et à mesure que l’écheveau de ce drame, auxquels vont s'ajouter trois autres crimes, se dévide, le commissaire va s'apercevoir qu'un complot visant Monsieur de Saint-Florentin a été ourdi depuis une puissance étrangère honnie. On tend à faire accroire que le ministre du Roi serait coupable afin d’affaiblir l'Etat. Mais la sagacité légendaire de ce fin limier ne saura être déjouée et dans un final aussi brillant que d'ordinaire, il parviendra à révéler les dessous de cette sombre machination.


Toujours aussi enlevée, l'écriture de Jean-François Parot apparaît tel un travail d'orfèvre littéraire, où se mêlent connaissance savante du XVIIIème siècle, sens de la tension dramatique et vocabulaire riche de mots inusités. Point de salmigondis ou d'errements dans cette trame policière, juste une intrigue patiemment raisonnée que dénoue de sa lucidité coutumière le commissaire aux affaires extraordinaires, pour le plus grand ravissement de ses lecteurs.

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le 26 nov. 2017

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