Se lancer dans Le Cycle de Mars, c’est attaquer toute un pan de science fiction, c’est découvrir un univers qui servira de fondation à tout un genre. Le Cycle de Mars, c’est également un style assez inimitable, ce qu’on pourrait qualifier – sans déprécation aucune – de lecture de vacances : assez rapide à lire, simple dans sa construction et dans le profil de ses personnages. Pour apprécier cette série de roman, il faut y pénétrer entièrement, s’imprégner de cet univers à part. Car on pourra reprocher à John Carter, héros du premier cycle, un côté assez suranné : viril, toujours plein d’honneur et de courage, ne connaissant jamais le doute ni la peur, John Carter peut parfois lasser par son absence de relief. De même, l’image qu’il donne des indiens les rendent pire que les martiens, les femmes ne sont que de petites choses fragiles et émotives (« Si j’avais été femme, j’en aurais pleuré ! »). A l’heure où Tintin est mis à l’index, on pourrait se poser quelques questions. On va cependant dire que cela faisait partie de l’époque…. Donc, un style parfois à la limite du parodique, mais bon, l’univers crée et développé par l’auteur est tellement riche qu’on passe facilement sur ces petits défauts.
Le premier cycle, celui de John Carter, ne compte que trois volumes, et c’est presque tant mieux. En effet, je commençais à me lasser un tantinet des rodomontades du héros, valeureux guerrier aimé de tous, et par la très fâcheuse habitude qu’avait Dejah Thoris de se faire capturer par tout le monde. Une chose est sûre, cependant, c’est que la lecture de ce Cycle de Mars est à déconseiller fortement avant d’attaquer Game of Thrones, sous peine de profondes désillusions : c’est bien simple, il ne me semble pas avoir assisté à la mort d’un seul personnage principal ni même secondaire. Même prisonnier depuis des mois, voire des années, et contraint de se battre chaque jour pour sa survie, tout le monde ressort toujours des cachots sans aucune perte…
La suite des chroniques de Barsoom sont assez en deça du cycle de John Carter, qui avait au moins le mérite d’être un minimum charismatique. On suit donc les aventures de Cartoris à la recherche de sa belle, ou d’un autre jeddar au secours de la fille de John Carter avec un peu moins d’entrain, malgré quelques belles idées à chaque fois. Alors oui, ça pourrait être mieux. Mais ça pourrait être tellement pire qu’on se laisse quand même prendre dans cet univers.
Je mettrai donc un 8 au premier cycle, et un petit 6 au second. Un7? Topez la!