Y a pas débat...
Effectivement, y a pas débat. Dans ma critique du premier tome, je m'étais posé la question si on avait entre les mains la fondation laborieuse d'un monument de la littérature, ou bien si on avait...
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Jaworski, espèce de scribouillard cacochyme, rends-moi ce que tu m'as pris !
Pour cet outrage, je te pourchasserai à travers l'ensemble de ton œuvre, avec vigueur et un besoin inextinguible de réparation. Je traquerai derrière chacune de tes virgules, chacune de tes digressions fantasmagoriques, le maître enfumage qui dissimile l'entrée de ton antre de plumitif tordu. Là, je fouirai dans l'amas rutilant de tes larcins et reprendrai ce qui me fut arraché en traître de la main même qui avait su si bien se rendre amicale et partageuse. Et l'Évidence, au nom du bon droit, me permettra d'identifier ce bien, spolié de si vile manière, une fois que je l'aurai retrouvé...
Ah moins, bien sûr, que l'antre ne soit cellule et la plume bien plus damnée encore qu'ensorcelante. Auquel cas il me faudra revoir mon jugement et reconsidérer mon action.
Bon, on se fait bien rouler dans la farine. Et avec consentement. Et une jouissance certaine. On sent une angoisse apparaître, augmentant d'autant plus vite que le nombre de pages se réduit comme peau de chagrin et que commencent à s'insinuer des questions sur l’invraisemblance grandissante du récit. Il y a du Baudolino de Eco dans ce récit... Personnellement, j'adore, mais j'imagine que certains n'aimeront que moyennement de se retrouver dindon la farce.
Mais ce point n'enlève rien à ce récit en trois tomes et cette plongée dans la courtoisie Bromaloise. Ce mélange subtil de rigueur chevaleresque et d'abracadabrantes contorsions logiques qui crée tout le contraste nécessaire à faire de ce triptyque une peinture puissante et nuancée. Il y aurait beaucoup à dire mais à quoi bon... autant le lire avec gourmandise et se faire sa propre idée.
Et enfin, alors que tout au long du récit on cherche à trouver la raison, au sein du récit, de cette situation a posteriori décrite pas le narrateur, on se rend compte du fourvoiement, auto-induit, lorsque les derniers paragraphes tombent. Et là, quelques jours après la lecture, j'en reste à espérer que Jean-Philippe Jaworski a joué la carte de espièglerie en montant cette farce apposée à l'histoire principale. Ou au moins a pu goûter quelque plaisir et matière de contentement personnel dans l'élaboration de ces récits. Fussent-ils, pour tout ou partie, contraints par la présence importune de son héros populaire et par les impératifs éditoriaux.
Créée
le 1 mars 2024
Modifiée
le 5 mars 2024
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