On peut lire le déjeuner de la petite ogresse comme une réécriture féminine et enfantine du géant de Zeralda de Tomi Ungerer. N’était ce pas le livre préféré d’Anaïs Vaugelade quand elle était petite ? en raison raconte t elle de sa fin révoltante (l’ogre épousait la petite fille). Les rôles sont désormais inversés et la petite fille a désormais le pouvoir - à moins que - car en amour on ne sait pas jamais bien qui est le chasseur et qui est le chassé. Car c’est
évidemment une histoire d’amour, d’amour et de faim, de désir et de patience, qui nous enseigne à ne pas dévorer ceux qu’on aime. Un thème cher à Vaugelade (qu’on retrouve dans L’ami du petit tyrannosaure paru à la même époque) mis en image de manière magistrale avec ces décors plus suggérés que dessinés, ces étonnants grands aplats de gris tout sauf ternes et son coup de crayon flamboyant mais toujours au service de l’histoire. Un régal !