Comme beaucoup j'imagine, j'ai tout de suite été conquis par le synopsis : une histoire d'amitié entre un homme et le dernier pingouin de son espèce. Et comme peu visiblement, j'ai été assez déçu de ces 180 pages.
Je crois que ce qui m'a le plus pesé dans ma lecture est cette sensation que l'auteure voulait plus nous transmettre un message autour de la situation actuelle (la 6eme extinction) plutôt que raconter une belle histoire d'amitié. Toutes les réflexions de Gus me donnaient l'impression étrange que le personnage connaissait le monde d'aujourd'hui et avait été téléporté au XIXème.
Et pourtant, en tant que grand sensible aux thèmes écologiques, c'était précisément ce que j'étais venu chercher : une fiction écologique.
Les personnages ont été la plus grande faiblesse du livre donc pour moi. Aucun attachement pour personne, aucun développement de personnage vraiment travaillé. On se retrouve seulement coincé au milieu des réflexions ultra redondantes de Gus, le héros, sur la disparition des espèces. Le style global est assez plat, et manque malheureusement d'âme et d'émotion. Les quelques moments sympa de communion entre gus et le pingouin sont rares et on ne croit finalement jamais à cette relation.
Pourtant, j'ai trouvé très chouette de ne pas avoir anthropomorphisé Prosp, et que Gus imagine ses émotions. La fin est également plutôt réussie, évitant le pathos ou les écueils trop prévisibles. Le format relativement court, les nombreux voyages de Gus permettant de renouveler le décor du roman sont aussi des points positifs et m'auront permis d'aller tout de même jusqu'au bout de ma lecture.
Une idée de base très sympa, une exécution loin d'être catastrophique, mais trop d'ingrédients manquants ou mal dosés m'auront finalement vite fait lâcher l'histoire. Bref, un roman à thèse un peu trop démonstratif qui tient plus de la thèse que du roman au final.