C'est un livre très original que Robin Hobb nous a ici offert ! L'écriture est, comme souvent dans ses œuvres, très fluide, et son style est agréable à lire. Il s'agit d'une histoire pleine de poésie, du moins au début et à la fin.
Mais beaucoup de détails viennent gâcher la lecture, à mon sens. Hobb nous dépeint son protagoniste sur plusieurs pages, ses actions grâce à sa magie, sa vie quotidienne, etc... Puis, brusquement, vers la moitié du livre, elle le fait devenir un homme irréfléchi alors qu'il semblait être exactement le contraire au début de l'histoire. Certes, c'est quelqu'un plein de doutes et d'incertitude, mais il devient tout simplement s.t.u.p.i.d.e ... Il brise des règles pour suivre une femme et malgré trois avertissements de la part de Cassie (que, soit disant, il ne reconnaît pas alors qu'il la reconnaissait toujours au début de l'histoire, malgré ses différents visages), il va jusqu'à se soûler et se droguer.
Qui plus est, j'ai trouvé une petite ressemblance entre le Magicien et Fitz, et entre Cassie et le fou de l'assassin royal, ce qui est assez dérangeant dans une oeuvre comme celle-ci, et qui m'a fait me dire que Hobb n'avait pas trop d'imagination dans le choix des caractères de ses protagonistes. Le Magicien qui, au début, était un homme altruiste et d'une grande bonté, devient brusquement un anti-héros qui pense ne plus avoir de magie et veut fuir. Quant à Cassie, elle parle en énigme et ne s'exprime jamais clairement car "elle ne le peut pas" (tien, tien, je pense à quelqu'un d'autre...) ; pour dire, même moi je n'ai pas exactement compris où elle voulait en venir avec ses histoires sur la seconde guerre mondiale, et l'explication qui nous ai donné n'est pas très claire, elle non plus...
Au final, beaucoup de passages sont laissés dans l'ombre : qui est Mir (on en parle peu, finalement, alors qu'il est omniprésent) ? D'où vient-il ? Comment le Magicien l'a-t-il combattu autrefois ? Pourquoi nous raconte-t-on des passages de son ancienne vie sans que ça n'ai réellement d'impact sur l'histoire ?
Et je ne parle même pas de Lynda, un personnage exaspérant au possible que nous ne souhaitons jamais rencontrer dans notre vie quotidienne !
Au final, même si l'histoire est originale, les personnages deviennent trop vite agaçants et certaines questions ne trouvent pas de réponse. C'est dommage, car le début de l'histoire était vraiment très beau et touchant ; la magie était discrète et apparaissait comme un véritable don, doux et apaisant, destiné à aider les habitants inconsciemment en détresse.
Si le style de Robin Hobb est vraiment riche et agréable, il n'en va pas de même pour la tournure du scénario. Dommage...