Dans « Le dernier mousse » (1941), Francisco Coloane raconte le voyage du jeune Alejandro, 15 ans, qui décide de braver l’interdit maternel et d’embarquer clandestinement sur le Baquedano pour retrouver son frère, parti en mers quelques années plus tôt. Si ce « roman d’aventures » a fait le succès de son auteur en Amérique latine, son style lapidaire m’a personnellement laissé sur ma faim. Chaque chapitre va à l’essentiel ce qui a pour effet de scinder le voyage en une suite d’étapes qui s’enchaînent sans véritable liant. Cela porte préjudice non seulement aux épreuves traversées par le héros, qui manquent d’intensité, mais aussi aux personnages, qui manquent de profondeur. En résulte, à mes yeux, une impression générale d’esquisse de roman construite autour d’une histoire au potentiel pourtant certain.