Je ne savais ni que l'auteur était celui de "Bonsoir la rose", ni que l'auteur était autrice... Mon niveau de Mandarin est incroyablement élevé.
En abords, on se demande, mais qu'est-ce que l'on peut avoir à faire du sort d'un clan d'evenk au début du vingtième ? Est-ce que l'on peut avoir un émotion esthétique propre à ces sujets de vie, qui nous sont si loin, si différent, dans le temps et l'espace, dans le quotidien et les actes ?
C'est prendre l'art pour ce qu'il n'est pas. Ce n'est pas, heureusement, un reportage sur les Evenk, mais bien une oeuvre dont ils sont les models, les acteurs, non : les conteurs.
Le premier chapitre ouvre comme suit :
Une vieille femme, on la sent un peu las - D'autre personne on finit un vote - On sent que la femme est une sorte de matriarche, et qu'elle n'est pas d'accord avec le groupe - Les autres jugent un peu cette femme, mais il la comprenne - Non, il ne peuvent plus vraiment se comprendre - Elle est du vieux monde - Ils veulent être du nouveaux - Ils et elle ne vivent plus dans le même monde - Son monde, est mort.
Tout de suite on est plongé dans la fin, non pas en tant que fin du roman, non, en temps que finalité d'un monde, d'un "style" de vie, même, d'un art de vie.
Ce n'est pas un vain effet, une forme pour la forme, mais bien une esthétique, amère. Il ne s'agit plus dès lors de vivre avec eux, mais de "mourir" avec eux, d'être de ses derniers.
Je trouve cela génial de poser ainsi, de réduire le scénario à son essentiel. On va suivre la vie ce cette tribut par la protagoniste, en subissant comme elle l'environnement qui change plus vite qu'eux. On comprends que pendant des années et des siècles, les choses sont resté telle que maintenant, et en une vie, on comprends la révolution russe, l'occupation japonaise, la révolution chinoise, la collonisation et l'industrialisation.
Je dis colonisation, non pas dans le sens d'un pays qui en occuperais un autre, mais comme un groupe qui alters pour son avantage un espace qu'un autre groupe occupe.
Et tout cela n'est jamais manichéen, et toujours distant. Non pas par effet, mais parce que les personnages, et c'est passionnant, vive cela de loin. Il en entende parler, et les effets se sentent sur le long terme : Ce n'est pas l'act le plus important, mais le changement qui en résulte.
Ce qui est direct, c'est leurs vies, c'est leurs quotidiens, c'est leurs intrigues, et c'est surtout leurs survis. On retrouve ce que c'est que la nature : Un environnement beau en sois, et hostile a la vie. La beauté décrite est indissociable de la cruauté.
Cela sera personnifié dans les divinités du clan. Sur ce point, je trouve que l'autrice touche la perfection, elle a rendus vrai l'intervention du divin, sans jamais qu'ils ne fassent la moindre action. Les être supérieur existe, mais non pas vulgairement, comme des personnages qui prendraient des décisions, comme les groupes d'interets cité plus haut, mais comme fait naturel.
L'esprit de la neige existe comme la neige existe. L'action de l'esprit - ses dons et ses punitions - n'est pas de nature différente que l'action de la neige en sois - sa texture et sa température.
L'autrice à rendus le vrai, non pas comme une vérité objective, mais comme ce qu'ils ont vécut. Comme ils l'ont ainsi vécus, c'est une vérité, et comme c'est une vérité dans ce sens, on peut la saisir artistique.
Je le trouve cela infiniment beau et cruel, magique et triste. Jamais il n'est question de choix, il est toujours question de comment faire, comment faire avec les conditions de vie, comment faire quand le monde change - Le seul choix, c'est celui du début du livre, de la fin de l'histoire, de partir, d'abandonner cette vie. Le seul choix qui est fait, c'est de finir.
Le décors me passionne. Cette vie de neige, de forêt, où chaque arbre est important, où la vie de chacun est une péripétie, est en plus rendus par le caractère. Dans ses autres livre, je trouvais le trait forcé, ici, tout me parait justifié, non seulement par le contexte du livre - vivre au millieu de nul part forge des personnalités - et par le sujet - leurs vie est si atypique pour nous, pour même les personnages de la fin de l'histoire, que ce "trop" dans leurs façon d'être nous faire voir tout cela dans une brume, nous fait ressentir que nous ne n'habitons pas le même monde.
Cela ressemble, c'est relatif, à l'oeuvre d'une grande autrice japonaise, Sawako Ariyoshi, avec "Les Dames de Kimoto" (lisez aussi l'excellent "Le Crépuscule de Shigezo"), qui suivait la vie de trois femmes dans la société japonaise, justement pendant la même période, mais qui parle d'un point de vus différent (pas la même classe social, pas le même pays, pas la même culture, pas le même train de vie), d'une autre façon (la structure du livre n'est pas la même; et je ne parle même pas du style), sur des thèmes différents.
Dans le Quartier de lune, il est plus question d'un passage du monde "nomade" à "l'état", en grossissant - là ou dans Les dames, il est question du progrès (en tant que politique) et de la place de la femme, entre, c'est presque ridicule a dire, mais c'est vrai, entre modernité et tradition.)
Mais dans les deux cas, c'est deux magnifiques roman, s'appuyant sur des "portraits" de femme, de leurs jeunesse jusqu'à la fin de leurs mondes, avec ce qui tourne autours.
Et chez Zi jian Chi, c'est un décors sauvage, ses personnages, trop loin spirituellement de nous, trop humains en même temps, c'est un mélange où tout est vus dans un brouillard, on vois des hommes dont le trait ne nous serons jamais parfaitement connus. Pour cela, l'autrice joue sur un onirisme et une mélancolie, une profonde tristesse - et j'en suis heureux, l'incarnation qui est faite, jamais n'est pathos, elle est inéluctable - Finalement personne n'est triste, tout est mieux ainsi, et c'est ça le tragique - C'est ça, le sentiment incroyable que le livre a saisit.