Pas besoin d'un hamac pour s'endormir. Prendre ce bouquin suffit. Désolé, c'est un peu facile. Mais c'est vrai qu'on éprouve pas mal de difficultés à rentrer dans ce livre, on n'est pas pris dans le tourbillon d'un récit captivant. Peut-être est-ce dû à la structure trop complexe et peu classique ? A une certaine froideur de l'écriture ? En tout cas, on a là un mélange un peu bizarre : une fiction, mais aussi des souvenirs du passage de l'auteur au Brésil, son souci de rencontrer des témoins vivants ayant connu un de ses personnages.
Déroutant.
Le Dictateur et le hamac, plutôt ennuyeux quant au contenu, est cependant très agréable sur le plan de l'écriture. Mais que vaut le style sans le rythme, sans une histoire vraiment intéressante, sans la passion de l'auteur pour son récit ? Tout cela est selon moi raconté trop froidement.
On ne peut néanmoins accorder à Pennac de nous proposer ici ici une histoire ne manquant pas d'originalité : un dictateur agoraphobe embauchant des sosies pour échapper à la fonction et à sa peur de la mort, ses sosies recrutant aussi des sosies pour vivre les vies auxquelles ils aspiraient. On trouve aussi des passages intéressants, par exemple sur le Dictateur de Chaplin.
Mais au final, l'impression qu'on retire à la lecture de cet ouvrage est que la structure, la construction complexe en six chapitres très différents prend le pas sur le contenu, sur l'histoire, et je trouve pour ma part que c'est vraiment dommage car on retrouve ici les grandes qualités littéraires du Pennac que l'on apprécie tant.