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Les veines du burlesque et du pittoresque se retrouvent dans de nombreux romans chinois contemporains, entre autres dans ceux de Mo Yan et de Yu Hua, pour ne citer que deux représentants émérites. Su Tong se situe un peu à part, notamment dans son livre le plus célèbre, Epouses et concubines. Cependant, Le dit du loriot pourrait presque se rattacher au style évoqué plus haut : l'intrigue est en effet sinueuse et l'auteur nous gratifie de scènes parfois loufoques ou grotesques (évitons le terme surréaliste mis à toutes les sauces) avec une certaine verdeur pour ne pas dire crudité dans ses moments les plus "relâchés". En gros, le thème apparent est celui de la relation entre une fille et deux garçons, ces deux derniers ayant violenté la première et le moins coupable l'ayant payé en purgeant une peine de prison de 10 ans. Le dit du loriot est scindé en trois parties, chacune d'entre elles s'attachant plus particulièrement à l'un de ces personnages tout en précisant que les deux autres larrons ne sont jamais très loin. Portrait générationnel de la Chine de l'ère capitaliste ? Oui, dans un certain sens, Su Tong insistant sur l'absence de moralité et la perte d'un certain nombre de valeurs ancestrales. Pour ajouter au tableau, l'autre figure importante du roman est "Grand-père", lequel, pauvre de lui, a perdu son "esprit", littéralement s'entend, et le recherche partout sans succès. Si l'intrigue générale est assez tortueuse et les digressions abondantes, les pages les plus réussies du livre concernent la vie dans une rue d'une petite ville provinciale où le poids de la rumeur et des réputations reste de première importance alors que, peu à peu, les nouveaux riches font leur apparition. Aucun des protagonistes de Le dit du loriot n'est à proprement parler sympathique, ils semblent plus ou moins perdus dans une société en évolution rapide qui gomme tous les repères. Le livre étire parfois trop sa trame narrative mais séduit en grande partie par sa vivacité et son alliance de réalisme et de fantaisie.

Cinephile-doux
6
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le 17 déc. 2016

Critique lue 173 fois

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