Un final plutôt réussi pour le dernier tome de cette trilogie. Un peu doux-amer, en fait : avec une expédition spatiale qui tourne court, comme éviter les clichés autour des héros de la conquête de l'espace. Pas du tout de fin hollywoodienne, et à vrai dire, la seconde moitié du bouquin se passe tout bêtement sur notre bonne vieille terre, en intrigues politiques, barbouzeries et manœuvres socio-économiques. Pour les principaux protagonistes, c'est un peu la même histoire : the show must go on, comme on dit et leurs destinées ne sont ni totalement triomphales, ni complétement merdiques. Enfin, ça dépend tout de même un peu des personnages. Mais tout ça fait une fin plutôt captivante, car dès lors que l'on a compris qu'il n'y aurait pas d'happy end (et le lecteur moyen va piger assez vite), eh bien cela entretient le suspense.
Je crois que Raufast a voulu sortir sur cette trilogie quelque chose de plausible. Sur le côté politique, social et environnemental, c'est tout de même assez bien vu cette vision du monde dans les années 2170. Facile à dire me direz vous, car nous ne serons jamais en mesure de le vérifier. Si l'humanité existe toujours à cette époque là, certains pourront s'amuser à le faire, à supposer que la trilogie baryonique n'ait pas totalement sombré dans l'oubli. Mais, sans comparer ce qui n'est pas comparable, force est de constater que 1984 était assez bien vu, même si Orwell aurait sans doute gagné en précision à appeler son bouquin 2034.
Pour ce qui est de la plausibilité scientifique et technologique de la trilogie, j'ai plus de mal à me prononcer. Je ne suis pas assez au fait des progrès de la physique et de ses potentielles applications. Reste que sur ce plan là, le bouquin me semble assez bien documenté tout en étant suffisamment vulgarisé (il y a même des schémas !) pour ne pas complétement rebuter le lecteur. Du moins le lecteur qui dispose d'un peu de vernis et de culture scientifique. En tout cas, une lecture sympa, qui montre que la S.F française peut avoir des choses intéressantes à dire, pour ceux qui en doutaient encore.