La Sage Paresse de L'Humanité!
La paresse,mère de tous nos vices contemporains est cet axiome inhérent bien connu des apôtres du productivisme de notre ultra capitaliste époque. Fantasmée comme l'ultime régression contre le progrès nécessaire à toute civilisation moderne,elle catalyse la peur irraisonnée des sociétés progressistes.Sa prétendue faible(pour ne pas dire inutile) valeur ajoutée à la bonne marche de L’Humanité caractérise parfaitement notre avilissante soumission à la pensée dominante du vivant comme fonction productrice.Il en est ainsi depuis des siècles,le travail en étant devenue la source nourricière de nos fragiles existences.
Chantre de l’hédonisme,Lafargue fustige la doctrine obséquieuse du rendement permanent comme seul élément essentiel de notre raison de vivre.C'est,pour cet amoureux des arts et des bonnes tables,un motif permissif de domination sociale qui parcourt depuis une éternité un pan entier de L'Histoire de la lutte des classes.Rejoignant en cela l’illustre figure Marxiste révolutionnaire qu'est Marx,il démontre en quoi l'auteur du "Capital",bien avant les autres,était visionnaire.Tandis que La Bourgeoisie de La Haute Société abonde en privilèges et emploie les petits paysans miséreux pour entretenir cet onéreux faste se dévoile un système savamment orchestre d'esclavagisme moderne sordide.Les terres agricoles et les grandes propriétés entretenues à coups de fouet exacerbent impunément le ressentiment des exploites.La célèbre formule "La Propriété,c'est le vol" de Proudhon n'a jamais semble aussi juste.S'organisant autour de l’idée que la Puissance vaut tous les droits et que la Noblesse d'esprit ne peut s’acquérir que par les possédants,cette idéologie prospère sur la misère du Petit Peuple.La famine et le manque d’éducation pousse pourtant celui ci à quémander ardemment ces travaux ingrats,instaurant de ce fait une collaboration forcée entre ces deux mondes.Quelle triste ironie du sort que ce concubinage arrange qui installe et préfigure l’économie carnassière qui suivra.
Les Lumières,qui se réclament de la plus belle philanthropie qui soit,n'apparaissent aux yeux de Lafargue que comme de serviles serviteurs d'une caste bien plus égoïste que de raison.Sous l’égide d'une égalité juste et raisonnable,La Proclamation des Droits de L'Homme et du Citoyen(la citoyenne,trop inférieure intellectuellement et physiquement,na aucun droit de cite) ne peut s'appliquer qu'aux plus offrants.La lapalissade est évocatrice de l’inégalité inextinguible qui frappe avec force les rapports entre les dominants et les domines.Ce faisant,le dur labeur indique toute l'organisation sociale du genre humain.Car non content de le soumettre à son bon vouloir,il est également la parfaite incarnation de l’effarante arrogance Occidentale sur les cultures ancestrales du reste du monde.Ayant épuisé toute leur production locale et n'en étant qu'aux balbutiements de son industrialisation,le Vieux Continent va jusqu'à imposer ses méthodes intrusives aux civilisations sédentaires pour tirer le meilleur parti de leurs ressources naturelles,détruisant ainsi des traditions séculaires en important microbes et maladies mortelles.Au delà d'une évidente rapacité,c'est toute l'ignominie radicale de la pensée matérialiste qui façonne l'existence de notre espèce.
Plus qu'une simple critique d'un système,c'est une invitation à repenser nos mode de vie impétueux et une relecture nécessaire de notre dépendance incestueuse au monde économique pour redéfinir d'autres priorités et savoir regarder la vie d'un nouvel œil.Tant d'autres possibilités nous sont offertes que nous ne sachons voir,englués que nous sommes dans nos médiocres habitudes acquise sous le commandement de la rigueur et de l’efficacité.Nul besoin d'adhésion à telle ou telle appartenance politique pour reconnaître le grand mérite de ce brillant essai philosophique,juste un impérieux besoin de vivre pleinement l’expérience de la vie.Les différentes crises monétaires,du krach boursier dans La Grande Dépression de 1929 à la rechute des pétrodollars suite à l'effondrement du prix du pétrole causée par la guerre en Irak de Sadam Hussein dans les années 70,la crise des subprimes des années 2000 au USA,la dette d'obligation grecque et l'effondrement du marché espagnol,nombreux sont les exemples récents nous éclairant sur la lubie de cette drogue financière obnubilant nos dirigeants politiques.Repenser et réformer ce modèle relèvent de l'obligation.