Fan du jeu vidéo quand j'étais petite et de la comédie musicale, il fallait que je me décide à lire ce grand classqiue de la littérature française qui a autant influencé le monde artistique. Etant fascinée par cet univers, j'avais de grande chance de valider aisément cette lecture, mais ça n'a pas été aussi simple.
Ce qui m'a quelque peu posé problème dans ce livre est qu'il est divisé en 2 parties, ou plutôt on pourrait le diviser en deux.
La première pose un temps d'introduction et de mise en situation qui est long.... vraiment long. Cela s'étire presque jusqu'à la moitié du livre, ou du moins jusqu'à un bon tiers, avant que tout parte en vrille et qu'on rentre vraiment dans le coeur du sujet. Pourtant, tous les ingrédients sont présents pour nous accrocher : charme, poésie, mystère, secrets...
Sans spoliers, la première partie se découpe en 3 intrigues :
- l'Opéra de Paris, son fonctionnement, ses personnages (on peut facilement saluer le travail d'investigation de G. Leroux sur le sujet)
- l'histoire des proriétaires qui laissent leur place à deux nouveaux venus et la façon dont ces derniers sont confrontés à la légende du fantôme
- la romance entre Raoul et Christine
Loin d'être diffcile à lire, ce n'est en tout cas pas très agréable. Les trois histoires se chevauchent dans la narration, parfois ça traine, il y a des répétitions, une intrigue s'arrête l'autre commence avant de s'arrêter à son tour et de rester en plan....
L'effet que ça donne, c'est qu'il y a souvent une montée de la tension qui finalement n'est pas exploitée à fond et retombe, laissant place à un autre histoire parallère et nous laisse, par conséquent, un peu sur notre faim. Ce n'est pas prenant, davantage lassant.
D'autre part, les personnages ne donnent pas trop envie de les voir avancer non plus. Je parle notamment des 2 nouveaux proriétaires et surtout de Raoul, qui a eu tendance à m'exaspérer par ses réactions souvent niaises et enfantines. Bref, un peu de frustration sur cette première moitié qui par moment décourage à aller jusqu'au bout.
Mais c'est sans compter sur la seconde partie du livre que j'ai littéralement dévoré! On va dire que l'élément déclencheur, plus ou moins annoncé dans la première partie de l'histoire, a lieu et va entrainer toute une suite d'évènements, nous faire rentrer dans les lieux cachés et insoupçonnés de l'Opéra, dans la tête, le génie et le machiavélisme du fantôme. Et c'est facinant! Il y a plus de descriptions, mais aussi plus d'action.
En fait, toute la partie narrée par le Persan est la plus captivante et la mieux écrite, en particulier le passage dans la Chambre des Supplices.
La dimension humaine aussi est développée et Leroux le gère très bien : le fantôme est décrit comme quelqu'un d'ambivalent, et moi qui n'apprécie guère les histoires bêtement manichéennes, j'ai été plus que réceptive.
Ce qui nous tient en haleine jusqu'au bout et qui reste une question en suspend pendant toute la lecture du livre : est-on dans une histoire fantastique ou non ? Encore une fois G. Leroux a su travailler le mystère et l'ambiguité de cette résolution (je n'en dirais pas plus).
Cette lecture a été positive et immersive pour moi. La mollesse des premières pages sont vite oubliées au profit de la suite et du dénouement. Je recommande ce livre qui selon moi mérite amplement sa place dans la culture populaire.