L'Académie française est en effervescence : un homme de lettre nouvellement élu doit prononcer son discours à la mémoire de son défunt prédécesseur. C'est la foule des grands jours. Le tout Paris est là.
Et une telle émotion est évidemment inhabituelle. Ce n'est pas tant la verve du nouvel entrant qui attire ainsi, mais le fait que le candidat précédemment élu est mort brutalement à la tribune, foudroyé au milieu de son propre discours. Toute une agitation de voyeurs venus voir si la faucheuse réitérera son exploit.
L'homme de lettre débute son speech et rien ne se passe. On est soulagé mais aussi - avouons-le - un peu déçu. On n'a perdu espoir, on se dit qu'on s'est dérangé pour rien lorsque l'orateur s'écroule à son tour. La salle exulte. On crie au malin. Le siège est hanté !
Pour l'Académie, c'est une catastrophe. Sans parler des hommes qui meurent, il devient difficile dans ce contexte paranormal de recruter le quarantième membre. Les candidats ne se bousculent plus...
Gaston Leroux signe-là une farce burlesque dans laquelle il se moque de l'Académie française. Farce qui a bien vieilli. Le ton est souvent outrancier, forcé, et tient plus d'une pantomime théâtrale que d'un roman. L'intrigue est alambiquée, ni crédible ni réaliste. On est loin - très loin - de la chambre jaune et de son mystère que Rouletabille résolut avec brio.
Une déception.