Barbusse est un auteur que je ne connaissais pas il y a un an de cela. Ce sont des amis, en prépa scientifique qui m’en ont parlé pour la première fois, car l’un de leurs objets d’étude lors de leur première année était la guerre. Puis il y a quelques mois, lors d’un cours d’histoire sur la Première Guerre mondiale, le prof a évoqué Le Feu comme LE roman français de la Grande Guerre. J’ai donc décidé de l’emprunter à un ami.
Effectivement, même si je ne fais là que répéter des analyses et critiques sur le livre entendues de nombreuses fois, cet ouvrage nous fait vraiment pénétrer la réalité historique de la Première Guerre mondiale. On plonge pleinement dans l’horreur de la guerre, dans la boucherie, dans les massacres. L’auteur n’hésite pas à décrire longuement des charniers et des cadavres, sans détour, de manière simple et brutale. Même si à chaud c’est cette impression d’horreur et de violence qui me reste, une grande partie de cette œuvre décrit aussi les conditions de vie des Poilus dans les lignes arrières. Bien que ce quotidien paraisse sans aucun doute horrible à toute personne de tous temps, Barbusse trouve le moyen d’insérer des tranches de vie sympathiques et transmet à son lecteur l’esprit de camaraderie qui règne entre les Poilus. On les suit lors d’histoires banales, d’amour ou de famille, on écoute leurs souvenirs d’avant le front, on les regarde manger et se satisfaire de peu. Toutefois, le cœur du roman est à mon sens le chapitre « Le Feu », éponyme du titre du roman. C’est aussi le plus long chapitre, qui nous décrit justement la vie en première ligne et les horreurs du combat. C’est cette partie de l’ouvrage qui m’a fait la plus forte impression.
Barbusse se fait très discret lors de la narration de son histoire au front. En effet il n’est que très peu présent et laisse une très grande place à ses camarades pour exprimer des opinions sur la guerre. Toutefois, l’auteur-narrateur passe au premier plan dans les dernières pages du livre, lors d’un cours passage. Ce dernier se situe juste après les scènes de combat et de boucherie, à un moment où les Poilus semblent prendre conscience de l’enfer de la guerre. A ce moment-là Barbusse exprime clairement ses idées sur la guerre et ses idéaux. Ce passage semble être le résultat de la méditation que l’auteur conduit tout au long du livre au contact de ses camarades. Ainsi ce paragraphe arrive comme un point d’orgue au roman et d’ailleurs l’achève ou presque. En effet, Barbusse ne nous décrit qu’une partie de l’année 1915, son roman s’achève donc sur le recommencement de la guerre ou plutôt la continuité de celle-ci qui pourrait nous faire reprendre l’ouvrage du début, comme une suite après la fin de celui-ci.