Après une découverte hélas un peu décevante sur la fin de Pierre Bordage au travers de Wang, la lecture du Feu de Dieu s'est faite d'un trait, avec un vrai appétit de connaître la suite. Ce récit apocalyptique mêle des éléments déjà vus à droite à gauche, mais avec une belle maîtrise. On se croirait un peu dans un melting pot de Ravage, La Route et du Jour d'Après, saupoudré d'une dureté et d'un réalisme qui font écho au roman de Mc Carthy. Ici on touche au meilleur et au pire de la race humaine, imposé par la survie. Certains éléments peuvent paraître un peu exagérés ou téléphonés : ici on se demande pourquoi toutes ces femmes sont éprises de ce psychopathe sans aucun intérêt, là on voit Franx coucher avec une belle actrice pour écorner un personnage autrement beaucoup plus propre sur lui que celui de sa femme.
Mais malgré ces quelques défauts, et l'issue qui se devine un peu trop facilement, il y a un vrai plaisir à suivre ce voyage désespéré avec ce personnage quasi mystique de petite fille accompagnant Franx, tout en alternant avec le huit clos très étouffant du bunker du Feu de Dieu. Le fait que le roman soit français aide forcément à s'identifier plus facilement à Franx et à son long voyage. J'en attendais moins que Wang, et au final, Le Feu de Dieu s'est révélé bien plus satisfaisant à lire, même s'il est nettement moins original. Le fan de "survivalisme" devraient tout de même y trouver leur compte / conte.