Accumulation et indifférence

Le deuxième tome de La Belgariade m'avait assez enthousiasmé par rapport à un premier tome trop classique à mon goût. Hélas, ce troisième tome semble tomber dans les travers du premier, avec quelques autres qualités mais aussi quelques nouveaux défauts.

Les bonnes idées fleurissent tout le long du récit. Encore une fois, découvrir des nouveaux territoires et des cultures diverses montrent combien l'univers dispose d'un background très enrichi, quoiqu'assez manichéen. Mis en valeur par la succession des différentes péripéties, il révèle une écriture inégale mais travaillée. Ayant lu le livre en français, j'ignore la qualité exacte du style employé. Il y a de très jolis phrases et des belles descriptions, mais le tout est encore partiellement gâché par des emplois approximatifs de mots ainsi que des dialogues peu convaincants.

Lorsqu'on évoque une saga composée de plusieurs tomes, on pense immanquablement à ses différents protagonistes. Si le tome 2 montrait des antagonistes intéressants, ici, ils ne semblent prétexte qu'à des combats assez bien écrits mais dénués d'émotions. Quant aux personnages principaux, ils se sont accumulés et ont suscité beaucoup d'indifférence en moi. Leur nombre n'est pas un problème : certains récits comportent une bonne quantité de personnages et réussi à tous les développer correctement. Mais ici, soient ils sont anodins, soit ils sont insupportables. Mention spéciale à Relg, un prêtre hautement caricatural, de sorte que j'en viens à me demander si les auteurs n'ont pas voulu faire de la propagande anti-religieuse.

Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé de bien écrire les personnages. En particulier, Garion ressemble à n'importe quel héros de Fantasy Classique, et son traitement est loin d'être mauvais, mais il subit une évolution extrêmement classique. Hormis lui, seuls Polgara, Belgarath et Ce'Nedra sont les seuls à se démarquer, même si cette dernière correspond à l'archétype de "la princesse rebelle avec du caractère, mais qui a un grand cœur".

Au fond, je ne retiendrai que peu de choses de la Belgariade. En soit, c'est une saga somme toute sympathique, et elle me fait agréablement penser aux dessins animés de Fantasy des années 80. Mais bon, après avoir lu d'autres sagas, il existe considérablement mieux.