Tu sais minou, te parler de Gang de la clef à molette, ce serait un peu comme de t’expliquer c’que c’est qu’Halloween. Tout le monde connait, y’a encore quelques résistants, des sceptiques, des huburler..hurlbre… Bordel !.. des innocents qui s’protègent encore mais.
On s’en fout. Puisque tôt ou tard, tu mets ton snobisme de coté, tu t’laisses tenter, tu te dis « allez c’est bon quoi ce bouquin peut pas être aussi génial que tout le monde le dit en plus j’ai pas le temps faut que j’aille chercher mon panier de légumes». En clair t’es à des lieues d’imaginer la capacité du pouvoir.
Sauf que bien sûr quand tu lis non seulement tu te rends compte que tu t’es planté, mais fierté oblige tu te dis « PUTAIN MAIS OUAIS, MAIS TELLEMENT ROLALALA. HAAAN. » etc etc, te donnant l’impression que t’es l’unique personne à ressentir ce lien qui existe entre toi et ce foutu bouquin. C'est pas vrai ?
Bah voilà minou, Le Gang de la clef à Molette c’est ça.
Oui je sais, ça fait 1mn30 que t’es entrain de lire et tu sais toujours pas de quoi ça parle ? T’en fais pas on y arrive, juste j’te la fais short comme ça j’augmente l’excitation et tout.
Tu prends quatre fêlés complets, dans ce que l’Amérique du début des 80’s pouvait fabriquer de mieux, à savoir un vétéran du Vietnam survivaliste et tout le temps pété au houblon, un docteur quinquagénaire-polisson, son assistante (sa meuf) hippie défoncée à la beuh et un mormon polygame décident de foutre un peu le bordel en allant saboter des installations gouvernementales qui font la fierté des États-Unis. De leur rencontre à la traque finale qui te tient en haleine level série US.
Pour les raccourcis visuels t’imagines l’affaire Tarnac en mille fois plus drôle. Ouais tiens carrément, t’imagines l’affaire Tarnac racontée par Kurt Vonnegut, Pete Fromm et Tom Robbins et t’obtiens cette petite pépite épaisse de 2,7cm qui te prendra un bon samedi soir et tout ton dimanche après-midi à lire, mais qui te fera pas culpabiliser sur la productivité de ta journée.
Finalement une fois que tu l’as lu, t’as toi-même l’impression d’faire partie d’un gang. Celui des lecteurs d’Edward Abbey et tu peux désormais te la péter en arborant ton badge invisible avec écrit « eh moi aussi j’ai lu ce putain de bouquin ».