Le plus surprenant, en fin de compte, dans le roman de Stefanie vor Schulte, est que le coq noir, fidèle accompagnateur de Martin, 11 ans, dans ses aventures, réussisse à rester vivant malgré la faim qui tenaille les estomacs des pauvres hères qu'il rencontre. Mais peut-être est-ce aussi parce que l'animal est soupçonné d'être une créature du diable ? Le conte de l'écrivaine allemande est située en un époque indéterminée qui pourrait être celle de la guerre de 30 ans, à moins que ce soit plus tôt encore, au cœur du Moyen-âge. Qu'importe, dans ce récit qui évoque moult références littéraires et picturales (Bosch), le monde est sombre et cruel, surtout pour les enfants d'une contrée où sévit un mystérieux cavalier kidnappeur. Au milieu de cette géhenne, Martin, malgré son jeune âge, représente l'intelligence et la grandeur d'âme, par conséquent sujet aux moqueries et à la jalousie des plus bas du front, inquiets devant cet ange qui les ramène à leur triste condition. La plume de Stefanie vor Schulte fait preuve d'ardeur et d'ironie pour décrire des péripéties parfois surréelles qui tranchent avec des scènes d'un réalisme noir. Dans certains passages du livre, il n'est pas non plus interdit de penser à Andrus Kivirähk, même si l'auteur estonien possède une palette plus étendue en termes de fantaisie et de délire.

Cinephile-doux
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mes livres de 2022

Créée

le 23 sept. 2022

Critique lue 53 fois

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 53 fois

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

72 j'aime

13