Malmené, bousculé par les autres enfants, le petit garçon de papier souffre de cette différence qui en fait une victime. Trop faible, trop à part du groupe, il se sent bien seul et personne, pas même sa maman, ne comprend à quel point il aimerait être comme les autres. Mais a-t-il vraiment besoin d’être comme les autres ? Ne peut-il tirer de la force de cette différence ?
Nicolas Digard signe un titre touchant sur la différence et bouleversant dans son interprétation graphique. Le collectif Kerascoët déploie une palette de bleus, de verts, de gris, pour créer l’oppression, la peur et la tristesse de ce petit garçon victime de harcèlement. Car c’est bien le harcèlement qui est au cœur de ce récit qui s’adresse à tous ces petits êtres rejetés, chahutés, bousculés pour la seule raison qu’ils ne répondent pas aux normes sociales établies.
La couleur arrive dans la seconde moitié de l’histoire, porteuse d’espoir et de joie de vivre lorsque le petit garçon découvre qu’étant de papier, il peut se plier à volonté, et prendre des formes variées qui lui ouvrent de nouveaux horizons et de nombreuses perspectives d’actions. A lui la liberté et la richesse des sensations.
Le petit garçon de papier est un album sensible et percutant dans lequel le petit garçon apprend à accepter sa différence pour en faire une force. Il est cependant regrettable que l’auteur n’est pas choisi de montrer que le travail d’acceptation passe aussi dans le regard des autres au travers de l’éducation et de la sensibilisation à la différence.
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