Critique sans spoiler

Le garçon qui voulait courir vite de Pierre Bottero est un roman adolescent, court, réaliste, dramatique, dont la lecture peut commencer et finir en une ou deux journées. On suit la trajectoire d'une famille en deuil du père. Là-dessus, pas de mystère.

A la suite de ce décès, la mère travaille deux fois plus pour compenser les pertes de revenus. Cela permet de responsabiliser à fond la fille adolescente sur son petit frère, qui sont livrés à eux-mêmes. Lui, c'est celui sur lequel on braque notre attention, celui sur lequel on projette toutes nos inquiétudes. En effet, depuis l'accident, il est plus ou moins handicapé. Je resterais volontairement dans le vague là-dessus. Le début du livre est d'ailleurs assez lourd puisque on nous le montre essayant de courir sous les moqueries de ses camarades d'école. La lourdeur, c'est un peu ce qui caractérise l'ambiance générale, même si j'ai senti assez vite le cheminement voulu par l'auteur. De fait, Tour B2 mon amour et Zouck m'avait habitué à une montée en tension et à un climax intense, c'est un peu moins le cas ici. Ce qu'on appellera une intrigue secondaire permet d'alléger ce ciel plombé avec quelques papillons dans le coeur. Mais clairement, ce ne sera jamais du feel-good, il n'y a d'ailleurs pas d'humour. Une lecture sympathique mais pas inoubliable, à conseiller pour vidanger un trop plein d'émotions !