Le Golem de Meyrinck est un livre assez surprenant, où le lecteur peut rapidement se perdre face à ce fil ténu.
Je dois d'ailleurs moi-même avouer que la fin de ce livre m'a totalement surpris, que la conclusion est bien loin de mes attente et m'a justement un peu perdu. D'emblée, j'estime que ce bouquin mériterait une seconde chance, une seconde lecture pour en comprendre tous les tenants et aboutissants.
Néanmoins, cela ne m'a pas empêcher d'apprécier le reste du récit, l'ambiance particulière créée par l'auteur, le choix de la ville de Prague, la tentative du narrateur de nouer le fil de l'histoire, de recouvrer la mémoire et le faux-débat qui est à savoir si Le Golem est un récit antisémite.
Je pense au contraire que l'auteur ne cherche pas à se positionner, évoquant des personnages maléfiques juifs mais également d'autres à la pureté irréprochable (Myriam). Je pense plutôt que l'auteur évoque le caractère antisémite de la société de l'époque. Un peu de la même manière que Griffiths avait réalisé une oeuvre représentant plutôt bien le Ku Klux Klan ou même un Hergé carrément colonialiste dans son premier album qu'est Tintin au Congo.
Mais face à un récit à l'histoire alambiquée, le lecteur ne peut être qu'happé par l'aventure du tailleur de pierres précieuses.
Encore une fois, l'ambiance qui se dégage est particulière avec des mots justes, il y a sans aucun doute un bon travail de traduction derrière.
Avec Le Golem, il faut accepter de se perdre dans les méandres d'un univers particulier, accepter de ne pas comprendre tout immédiatement, de s'y replonger. Un petit peu comme pour un film de David Lynch.