Une fin correcte pour un grand cycle
Le Gouffre de l'Absolution vient conclure aimablement le cycle. Il se place, en partie, directement à la suite du roman précédent, où l'action a remplacé le mystère. Mais c'est l'histoire croisée, celle qui se passe sur la lune glacée Hela en proie à une effervescence religieuse, qui nous rappelle cette habileté de Reynolds à distiller les indices de mystères cosmiques.
Car, pendant que le Spleen de l'Infini tâche de sauver l'humanité, nous suivons la quête de la jeune Rashmika Els pour comprendre ce qui est arrivé à la civilisation disparue de cette planète. Elle le sent, les Inhibiteurs n'ont ici rien à voir avec leur chute brutale. Cette jeune fille à l'intuition extraordinaire va découvrir dans les cathédrales roulantes le secret de la géante gazeuse dont le comportement est si étrange.
Il n'est pas facile de clore une série au souffle si vaste ; les mystères qui rendaient si attrayant le premier et le second livre ont été dévoilés. De plus, sans gâcher le plaisir du lecteur futur en révélant la fin, on pourra d'ailleurs le prévenir qu'il pourra en refermant le livre se sentir un peu déçu. Et pourtant, quoi de mieux qu'une ouverture en conclusion ? Nous quittons cet univers, autant ne pas le faire en ayant l'illusion que quelque histoire que ce fut a jamais eu une fin.