de la belle littérature
Le récit commence le jour où Louis Pelletier entouré de sa femme et de ses quatre enfants célèbre la réussite de sa savonnerie, un des fleurons de l'industrie libanaise. de mars à octobre 1948, de...
le 14 févr. 2022
7 j'aime
Pierre Lemaître débute sa série Les années glorieuses par la saga d'une famille d'industriels ayant fait fortune dans la savonnerie à Beyrouth. Au début des Trente Glorieuses le roman nous fait voyager du Liban à l'Indochine en passant par Paris, suivant en cela les mésaventures des quatre enfants du chef de famille Louis Pelletier, dont les déboires successifs semblent le prix à payer au Destin en contrepartie de la réussite de leur père. Avec comme seuls traits communs leur absence de sens des affaires, leur fuite loin de leur famille étouffante, chacun des enfants arrivé à l'âge adulte va se retrouver brutalement confronté à l'Histoire de l'après-guerre. Le travail soigné mélange avec un grand sens du détail la vie personnelle des personnages et la vie politique française et internationale, dans la veine de la documentation réaliste-naturaliste.
Pierre Lemaître qui est expert en matière de dénonciation d'escroqueries évoque ainsi le scandale des piastres en Indochine (voir Wiki). Chaque chapitre raconte en alternance les (més)aventures d'un des enfants. Le roman suit à Saïgon Etienne Pelletier à la recherche de son amant disparu. François, lui, censé suivre les cours de l'Ecole normale, rêve d'une carrière de journaliste. Hélène fait croire qu'elle est étudiante aux Beaux Arts mais se retrouve rapidement fauchée.
Si le roman se limitait à ça, ce serait déjà honorable. Mais il y a le personnage de Geneviève, la femme de l'aîné Jean Pelletier dit Bouboule, un exemple de manipulatrice totalement haïssable, langue de vipère vénale et autoritaire sur lequel Lemaître s'est surpassé. Et il y a aussi Sa Sainteté Loan, petit magouilleur devenu un chef de secte haut en couleurs. Et puis quelques meurtres gratuits bien horribles perpétrés par Bouboule viennent ponctuer l'histoire, on se défait difficilement d'une étiquette d'auteur de romans policiers.
Pierre Lemaître est conscient d'être sans pitié avec ses personnages, ce qui peut dérouter ses lecteurs. Son absence d'empathie est contrebalancée par une férocité qui lui permet de se défouler et nous avec, et aide le lecteur à supporter un gros travail de documentation. Le lecteur ne s'ennuie donc jamais malgré l'exotisme et la somme d’événements historiques qui auraient pu rebuter au départ.
Créée
le 10 août 2022
Critique lue 643 fois
4 j'aime
1 commentaire
D'autres avis sur Le Grand Monde
Le récit commence le jour où Louis Pelletier entouré de sa femme et de ses quatre enfants célèbre la réussite de sa savonnerie, un des fleurons de l'industrie libanaise. de mars à octobre 1948, de...
le 14 févr. 2022
7 j'aime
J’ai commencé le nouveau livre de Pierre Lemaitre avec beaucoup d’attente. J’avais lu sa précédente trilogie que j’avais globalement bien aimé. J’avais trouvé « Aurevoir Là-haut » splendide. Le...
Par
le 29 mai 2022
6 j'aime
Nouvelle saga activée pour Pierre Lemaitre et, d'ores et déjà, un énorme succès commercial qui s'annonce. Mérité, vu la qualité du nouvel opus, Le grand monde, tout à fait dans la lignée d'Au revoir...
le 11 févr. 2022
6 j'aime
5
Du même critique
J’ai bien failli faire l’impasse sur ce film mais nous étions le 31 août et il me restait deux tickets de cinéma à utiliser dernier délai, donc retour vers l’enfer du 9-3, bien planqué cette fois-ci...
Par
le 1 sept. 2019
34 j'aime
10
Le cinéma français aurait-il trouvé un nouveau souffle grâce à l'absurde ? En même temps que sort Perdrix du prometteur Erwan Le Duc paraît donc le nouvel opus de Guillaume Nicloux, Thalasso. Le...
Par
le 21 août 2019
28 j'aime
10
Similarité, identité, conformité et similitude. Le dernier opus d'Almodovar respecte ces principes. Principe de similarité Julieta est un film sur les rapports mère - fille, comme tous les films...
Par
le 1 juin 2016
28 j'aime
1