Un enfant perd sa mère et sa presque soeur, au milieu de la guerre, ne sait pas si son père va revennir de cette même guerre, il est contraint d'aller vivre dans une partie de sa famille qu'il n'avait jamais rencontré, en passant, pour les retrouver, la ligne de démarcation... vers la zone occupée.
Pour faire court, il a la poisse.
Dans ce récit de l'enfance de son père, sujet ô combien délicat à écrire sans dénaturer, Mathias Malzieu ne tombe jamais dans le misérabilisme.
On ne sent jamais, non plus, l'adulte derrière le narrateur, un enfant de neuf ans qui écrit des lettres sans attendre de réponse, avec le ton inimitable de l'enfance, la fraîcheur des rêves qu'il regagne à la sueur de son front, après que ses espoirs ont fânés. Les sentiments sont vrais, si vrais, qu'il est impossible de ne pas être immergés.
Sans compter le style de l'auteur, qui atteint des sommets, c'est de la poésie en condensé.
Je n'ai pas grand chose à dire, simplement que la grand-mère, les "pipélé, pipélé, kom, kom !", l'Emile et son sirop de grenadine du rêve, la tante Louise et son missel, Marlene Dietrich, la souris du grenier ne risquent pas de me quitter de si tôt, paas plus que Mainou et ses longs pourlinstant.
Un livre à conseiller, à offrir, sur lequel rire et pleurer.