L'absurde est un type d'humour très difficile à maitriser. Il faut raconter premier degré en s'assurant que son lecteur le prendra au second degré. Et dans le cas de H2G2, cela se fait aisément.
Si vous prenez H2G2 au premier degré, vous y lirez une histoire de fin du monde, d'un homme qui voyage dans l'espace en ayant tout perdu, d'un empire qui cherche à remettre en ordre a galaxie et d'un roi immature et...
Il est impossible de prendre au premier degré ce récit, ce qui le rend intelligent. Déjà, la fin du monde est expéditive alors qu'on parle de la destruction de la Terre (ce qui n'est pas un spoil, c'est l'élément déclencheur de l'histoire), les personnages sont en décalage totale (si ce n'est ce pauvre Arthur qui reste logique, créant ce décalage chez les autres), les mondes décrits sont illogiques et certains autres détails (la réponse à la Question et les digression de par le Guide du Voyageur Galactique) viennent nous plonger dans l'absurde de cet univers.
Douglas fait fort parce qu'il réussit à nous investir dans les personnages malgré tout cet absurde. Particulièrement Arthur Dent qui est touchant dans ses réactions face à la disparition de sa planète et dans sa relation avec les autre personnages (particulièrement avec Trillian).
Malgré tout, l'humour est parfois un peu lourd (Zaphod, je te retient) ce qui nuit au plaisir de lecture. J'en retire, cependant, une grande satisfaction, cette lourdeur dans le récit restant secondaire derrière la quête des personnages, leur développement et les bonne blagues bien trouvées.