Que de choses en si peu de pages !

J'ai eu la chance, j'ai envie de dire, de ne pas avoir eu à lire Le Horla au collège ou au lycée. Les obligations scolaires ont toujours eu le don de me gâcher des livres que j'aurais pu adorer. Là, au moins, j'ai pu apprécier Le Horla dans mon coin, à mon rythme, à ma manière.

Et des choses à apprécier, il y en avait ! Des beaux paysages, un mystère impliquant un bateau brésilien, des peurs, des doutes, des pages qui se tournent seules, des verres de lait qui se boivent dans la nuit...

J'ai souvent imaginé, généralement seule dans une pièce sombre, me retrouver avec un être invisible dont je sentirais la présence, une apparition furtive qui me terroriserait et me glacerait sur place. C'est peut-être une de mes plus grosses peurs. Et pourtant Le Horla ne m'a pas fait peur. A vrai dire, je n'ai pas ressenti grand chose en le lisant... J'ai surtout admiré le talent de Maupassant et la richesse de cette nouvelle.

Ce n'est pas pour autant que je me dirais déçue... Je crois simplement que j'ai moins apprécié le côté psychologique. Je sais que cela fait partie du jeu dans les récits fantastiques, se demander où s'arrête la folie et où commence le surnaturel. Je sais aussi que c'était un peu le sujet de ce livre, ne serait qu'à cause du vécu de Maupassant. Mais je crois que j'aurais préféré un récit plus axé sur le côté fantastique et moins sur la folie. J'aurais peut-être eu plus peur.

J'ai peut-être eu tort, ceci dit, de le lire un weekend de Pâques avec du soleil partout dans la maison. Je le relirai sûrement cet hiver, un soir d'orage, bien au fond de mon lit avec juste une petite lampe et mon chat qui regarde dans un coin vide du plafond. Pour voir si mon ressenti est différent dans d'autres conditions !