Alors voilà, avec Breaking Bad, ce livre fait partie des deux œuvres qui plombent tous mes versus avec mes éclaireurs potentiels, catégorie "désaccords". Quasiment tout le monde a aimé Breaking Bad, et quasiment tout le monde a aimé La Horde du Contrevent... Ben pas moi.
À tel point que pour la première fois (!) de ma vie de lectrice, j'ai abandonné ce livre en cours, à 100 pages de la fin (ce qui est une hérésie pour moi !!). Je n'en pouvais plus. C'était l'indigestion. J'ai eu beau me forcer, essayer de lire la fin en diagonale, même ça je n'ai pas pu. J'ai juste lu les dernières pages pour voir où tout ça menait...
Et donc, parce que j'avais envie d'expliquer ce "désaccord" qui ressort lors des versus, je vais brièvement expliquer pourquoi je n'ai pas aimé, en espérant ne pas m'attirer les foudres des fans du livre. Chacun a le droit d'avoir son opinion, et la mienne n'enlève rien au gigantesque travail fourni par l'auteur !
Dans les grandes lignes :
Je n'ai pas aimé les personnages, je ne me suis attachée à aucun d'entre eux et ils auraient pu tous mourir que ça ne m'aurait fait ni chaud ni froid...
(et c'est d'ailleurs ce qui s'est passé quand ils ont effectivement commencé à mourir).
Je n'ai pas aimé la horde elle-même, ni la froideur qui ressortait de leurs relations. Pour le nombre de jours, de mois, d'années voire de décennies qu'ils ont passés en présence les uns des autres, je les ai trouvés peu attachés les uns aux autres au final. J'avais l'impression qu'ils se voyaient plus comme des "outils" forcés à cohabiter que comme une équipe, et je ne suis pas sûre que ce soit le meilleur moyen de se surpasser. Tout comme je crois qu'avec un chef comme Golgoth, j'aurais jeté l'éponge au bout d'une semaine (en me faisant le plaisir de la lui jeter à la figure, l'éponge).
Je n'ai pas aimé le style de l'auteur, mais alors, vraiment pas ! Ni dans la bouche de Golgoth (que je ne comprenais même pas toujours), ni dans la bouche de Caracole (je dirais même : encore moins dans la bouche de Caracole !). C'est peut-être même ce qui m'a fait détester ce livre à ce point. J'ai trouvé ça pédant (le mot est fort, mais je n'en trouve pas d'autre...) et superflu. Technique et impressionnant, certes, mais je n'y ai pas vu d'intérêt, et les néologismes, jeux de mots et traits d'esprit m'ont franchement gâché ma lecture.
Je n'ai pas aimé leur "quête" et n'ai pas un seul instant compris le prestige qu'il pouvait y avoir à perdre sa vie ainsi... Pour quoi au final ? Ils pensaient trouver un ventilateur géant au bout et pouvoir l'éteindre ? Cette idée est peut-être bête mais quand je lis de la fiction, je m'attends à une raison plausible aux actions des personnages, surtout quand il s'agit de sacrifier sa vie tout entière. Et là, je n'ai pas pu en trouver une.
Et enfin, je n'ai pas aimé le monde... Peut-être parce que l'auteur n'en dit pas grand-chose (je voyais la horde, un bout de paysage et un flouté de gris tout autour) et qu'il m'a semblé qu'il n'était que prétexte à une réflexion philosophique. Dans ce cas, j'aurais préféré simplement lire un bouquin de philo qui dit clairement les choses, plutôt que de devoir avaler 700 pages
pour un twist final dont beaucoup se doutaient sûrement, notamment parce que Galilée l'avait déjà utilisé bien avant :)
Je terminerai cette critique en répétant que j'ai le droit de ne pas avoir aimé ce livre et d'en écrire une critique pour expliquer ma note... Il est très difficile de critiquer une œuvre aimée de tous ou presque, et se mettre des gants n'est pas toujours facile quand on exprime un ressenti...
Je ne sais que trop bien que l'on peut vouloir défendre ses œuvres chouchoutes face aux critiques négatives, mais il faut aussi savoir respecter le ressenti des autres... Et puis, si on aimait tous la même chose, Sens Critique n'aurait pas lieu d'exister :)