La Galice jusqu'à l'hallali
Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...
le 28 mai 2022
79 j'aime
4
Disparu en 2017, le grand écrivain sud-africain Karel Schoeman a publié une douzaine de biographies et autant de livres d’histoire, ainsi que vingt romans dont Die hemeltuin en 1979, traduit en Français chez Actes Sud, 43 ans plus tard, sous le titre de Le jardin céleste. Le narrateur du livre, prénommé Nikolaas, se remémore, bien des années après, l'été 1937, alors qu'il était étudiant en Angleterre et avait été invité à séjourner chez un camarade universitaire, dans sa famille, à la campagne. Au fil de sa mémoire apparait ainsi, de manière impressionniste, un paradis perdu, celui d'un jardin magnifique, transformé plus tard en parking, mais aussi un monde voué à être englouti, alors que l'Espagne saigne sous les coups du fascisme et que l'Allemagne se soumet à la loi d'un dictateur qui prépare déjà la guerre. Nikolaas va assister en spectateur ébahi et mal à l'aise, aux dernières représentations d'un microcosme aristocratique, conscient d'être un imposteur dans cet univers dont il ne comprend pas les règles et tout aussi peu capable de saisir la partie tragique qui se joue ailleurs, en Europe. Son personnage peut sembler apathique mais autour de lui gravitent d'autres protagonistes de cet été, au caractère entier, dont la jeune sœur de son condisciple et une Allemande de passage dont l'énergie, l'indépendance d'esprit et la volonté de résister à l'horreur des temps qui viennent, le feront peut-être sortir de sa carapace égocentrique. C'est un roman magnifique et subtil dans lequel, pourtant, rien de saillant ne se passe, entre parties de croquet, concerts, discussions à fleurets mouchetés et, bien entendu, thés dans l'après-midi. Avec les premières pages du roman, dont l'action se déroule 40 ans après, l'auteur instille d'emblée un ton nostalgique et mélancolique qui va baigner l'ensemble du livre. C'est beau, triste, et terriblement humain. Une véritable symphonie de Schoeman.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mes livres de 2022
Créée
le 31 déc. 2022
Critique lue 19 fois
1 j'aime
Du même critique
Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...
le 28 mai 2022
79 j'aime
4
Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...
le 25 août 2021
79 j'aime
5
Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...
le 25 sept. 2021
72 j'aime
13