Roman tout en finesse qui traite des premiers émois amoureux de jeunes gens, Micol la jeune fille et le narrateur, issus de la haute bourgeoisie juive de la ville italienne de Ferrare dans la période charnière de la mise en place des lois d’exclusion imposées aux Juifs par les Fascistes.
Le récit s’étend de la prime jeunesse à l’aube de l’âge adulte. Par contre, le cadre de cette rencontre se déroule dans la propriété parentale de Micol, les Finzi-Contini qui sont propriétaires de vastes terres agricoles le long du Po et vivent de leur rente. Cette propriété est une sorte de havre intemporel, immense avec un jardin où se trouvent une ferme et un arboretum regroupant des essences rares de tous les continents. Au cœur de ce jardin se trouve également la maison familiale aux couloirs labyrinthiques et le terrain de tennis où se retrouvent donc nos protagonistes ainsi que la famille et les amis.
Dans cet endroit clos et protégé du monde et du temps se tisse les liens complexes d’une relation oscillant entre l’amour et l’amitié et dont tout le sel se trouve par une fine et précise description des codes de cette époque en ce milieu si particulier. Hors de ce cocon, le monde évolue et commence déjà à s’armer pour s’abattre sur ce monde précieux et cultivé, préservé dans un jardin idyllique.
Magnifique roman tout en nostalgie, témoignage d’une société révolue. Peut-être un petit bémol dans le milieu du récit où j’ai perdu un peu de mon intérêt par l’aspect un peu trop statique dans l’évolution de la relation amoureuse.
Une lecture dans un jardin au calme devrait permettre d’accéder à une ressenti plus fin et plus intense du récit.
Et je suis curieux de savoir comment de Sica a adapté l’œuvre au cinéma…