Cette histoire d'amour contrarié par des questionnements psychologiques est aussi fine que tragique. Elle se passe dans l'Italie fasciste, à l'heure des lois ségrégationnistes à l'encontre des Juifs. La communauté juive de Ferrare, en Emilie-Romagne, se côtoie dans un cercle restreint, en sus de son intégration au sein du reste de la société. Le narrateur, jeune garçon, fréquente la très riche et respectée famille des Finzi-Contini, tombe amoureux de la fille de la maison, Micòl, et devient très ami avec son frère Alberto.
L'histoire continentale et nationale et celle plus particulière des personnages les emporte dans un tourbillon de sentiments, d'espoirs et de contrariétés. A l'âge mûr, le narrateur se souvient, empreint de la nostalgie qui remonte, à repasser devant le mur d'enceinte de la grande demeure.
Les interrogations et tourments amoureux rappellent les dialogues des films d'Eric Rohmer, tout en analyse psychologique, discussions interminables. La nature humaine y est richement décrite, malgré le peu de personnages présentés. L'intrusion du drame historique renforce la dimension de la trame narrative.
L'adaptation du livre au cinéma par Vittorio De Sica, en 1971, est un grand classique. Le livre semble un peu moins connu, ce qui est bien dommage. Il est à recommander vivement.