Que dire ? Je tâcherai d’être brève, enfin, on peut difficilement faire plus bref que le dernier « roman » d’Annie Ernaux.
L’été, un soir, couvre la ville de sa torpeur étale. Sous une terrasse de verdure, éclairée d’une faible lumière pour y voir clair, je fais la lecture du livre « dernier cris » à ma mère. Le soir est doux, agréable, on n'entend rien au dehors, hormis le bruissement sourd des feuilles sous une tiède brise de mai.
Les conditions étaient idéales, et j’étais parfaitement disposée à vagabonder dans le roman, libre comme l’air. Et pourtant. J'entame cette lecture, fluide, sans accros, plate comme le vide. L’écriture était minimaliste -pour ne pas dire facile-, il n’y avait ni poésie, ni romanesque engageant à la lecture de ce si petit, si petit chef-d'œuvre. Difficile, en même temps, de parvenir aux envolées romanesques, avec 40 pages…
L’histoire était certes attendrissante. Cette femme mûre, qui aimait un jeune homme qui aurait pu être son fils. La relation entremêlée de sexe, mémoire et tutti quanti. Elle a presque faillit nous toucher, seulement, il aurait fallu développer un petit peu plus. D’autant que cette réflexion sur la duplication de l’existence était une bonne idée. Une vie sans cesse répétée, comme une pièce de théâtre, on se prêtait volontiers à la représentation.
Une bonne idée, une ébauche, mais enfin, ceci n’est pas un roman. Revoyez votre manuscrit, on a hâte de lire le suivant…