Annie Ernaux, lauréate du prix Nobel de littérature en 2022, est connue pour son exploration sans concession de sa propre vie à travers ses œuvres. Son dernier livre, Le Jeune Homme, bien que scandaleusement court (comprenez 15 minutes montre en main), aurait dû, selon les attentes, offrir une profondeur émotionnelle et une réflexion poignante, comme elle l'a fait dans ses œuvres précédentes. Malheureusement, pour moi, ce n'est pas le cas. Ce livre m'a laissé une impression de déception profonde et d'ennui plutôt que d'inspiration ou de réflexion. Peut-être parce que je déteste Annie Ernaux.
Le Jeune Homme est plus proche d'une nouvelle que d'un roman. Pourtant, malgré sa brièveté, j'ai trouvé sa lecture fastidieuse. L'histoire de cette liaison entre l'auteure, alors sexagénaire, et un homme de trente ans son cadet, n'est pas seulement une redite de thèmes déjà explorés dans ses œuvres antérieures, mais elle manque aussi cruellement de la nuance et de la sensibilité qui caractérisaient ses précédents récits. Forcément, le livre fait 40 pages.
L'un des aspects les plus irritants de ce livre est sans doute la manière dont Ernaux semble traiter cette relation non pas avec l'introspection profonde à laquelle elle nous avait habitués, mais plutôt avec une sorte de froideur détachée. L'inversion des rôles de pouvoir, où elle se retrouve dans une position dominante face à ce jeune homme, aurait pu être une occasion de réflexion intéressante. Cependant, cette dynamique est abordée de manière si plate et dépourvue d'émotion que cela en devient presque soporifique à lire.
En conclusion, Le Jeune Homme est une œuvre qui aurait pu être passionnante, mais qui, pour moi, échoue à captiver ou à émouvoir. C'est un livre pour rien, ressassant des thèmes que l'on a déjà vus, mais sans la force et la clarté des œuvres antérieures d'Ernaux. Pour une auteure de son calibre (je déteste mais je sais reconnaître le talent), ce livre est une déception majeure.