Au même titre que la drogue ou le sexe, le jeu a tendance à être considéré comme un vice, mais si le premier n'est apparu que récemment et si le second ne pouvait être traité directement jadis, un explorateur des perversions de l'âme humaine comme Dosty ne pouvait passez à côté de ce thème.
Lui-même grand joueur (régulièrement endetté à cause de cette pratique) et écrivant ce feuilleton en même temps que Crîmes et Châtiments, a donc entrepris de nous raconter dans ce court roman les mésaventures de joueurs.
Le jeu, un peu comme le football aujourd'hui est regardé avec fantasme dans le sens où il peut permettre aux plus modestes de se hisser au plus haut de la gloire. Pourtant même si ce volet est traité dans le roman, ce sera surtout la fascination qu'il exerce sur certains aristocrates dont nous pourrons être témoins.
Ces fortunes dilapidés en quelques instants auront de quoi faire trembler tous les parents et descendants du joueur impénitent.
Pourtant, nous ne jouerons avec eux qu'à des jeux "primitifs" comme le roulette ou le trente et quarante, deux jeux inintéressants s'il en est.
Mais pourtant le déclencheur du vice se fait sans coup férir : on voit la raison et la stabilité mentale du protagoniste principale se faire morceler et évincer.
Si on a lieu d'être spectateur de quelques beaux échanges verbaux, on aurait aimé davantage voir cette raison se faire démembrer pour mieux pouvoir l'analyser en profondeur comme l'auteur a pu le faire par ailleurs.
Lu dans la traduction de Parfenov