C'est le premier roman de Romain Guérin. Stendhal prétendait qu'il fallait entrer en littérature comme partout, avec une première oeuvre forte, éclatante et brut, afin d'avoir la notoriété nécessaire directement. Voici donc "Le Journal d'Anne-France". Une perfusion de France. Sur fond d'une histoire tragique d'une femme âgée qui décide de mettre fin à sa vie lentement en écrivant son journal pour y noter son histoire et ses réflexions, Romain Guérin narre une grande histoire d'amour, innocente, belle, candide, comme ils en existaient dans la France d'avant, dans la France où femme et homme se comprenaient et s'aimaient profondément. Mais la guerre 39-45 passe par là, et des péripéties se nouent et se dénouent, tout cela dans une prose poétique, avec parfois des extraits de poèmes originales. C'est un roman miraculeux sur l'amour éternel, bercé par une nostalgie profonde et magnifique de la France des années 30-40-50. Un grand premier roman, quasi un roman de formation d'ailleurs, justement salué par Jean Raspail qui y a vu ce qu'il espérait voir dans une France qui, on l'espère, sera dûment ressuscitée, qui retrouvera sa splendeur et son génie d'avant.