Aujourd’hui 11 janvier 2016, je débute cet avis sur un livre qui me tient à coeur. La date est importante, car ce sont les événements de ce jour qui m’ont fait penser au « K ». Après le couturier André Courrèges, l’acteur Michel Galabru, les chanteurs Michel Delpech et Lemmy Kilmister, c’est David Bowie qui nous a quitté.
Or dans ce recueil de nouvelles, il en est une qui s’intitule « La leçon de 1980 ». Il s’agit de l’histoire de Dieu, qui lassé des querelles, « s’amuse » à faire disparaître tous les hommes importants. Certes, les hommes de cette nouvelle sont responsables de drames et de guerres, alors que les personnages qui ont disparu ces temps ci n’ont pas tant à se reprocher! Mais c’est la succession de disparitions qui m’a fait penser à ce merveilleux ouvrage qu’est « Le K ».
L’introduction étant faite, passons maintenant à mon avis sur ce livre, même si les adjectifs précédemment utilisés étaient transparents!
« Le K » est donc, vous l’aurez compris, un recueil de 50 nouvelles écrites par Dino Buzatti, publié pour la première fois en 1975. La première nouvelle, qui donne son nom au livre, évoque en filigrane un homme à la poursuite sa vie durant de chimères, alors que l’épanouissement absolu est à sa portée depuis le début. Vous l’aurez compris, le ton est assez cynique, voir triste. On sent que l’auteur est un journaliste dans sa façon de formuler, mais cela est loin d’être dérangeant. Au contraire, on oscille ainsi entre fiction et réalité, en se demandant ce qui est juste, ce qui est inventé…
Chaque nouvelle est un bijou de morale et d’ironie. Les leçons sont apprises de la façon la plus douloureuse qui soit, et c’est bien cela qui est savoureux pour le lecteur! J’ai du mal je l’admets à déterminer quelle est ma nouvelle préférée… Peut être « Pauvre petit garçon », qui est celle qui généralement marque le plus le lecteur, tant la chute est inattendue.
Les thèmes sont variés, Buzatti avec une plume délicate évoque la jeunesse envolée, la jalousie exacerbée, l’amour qui obsède, la douleur des pertes et la douceur de l’attente…
En conclusion, le genre auquel s’exerce Buzatti n’est guère facile, écrire une suite de nouvelles est un exercice de style des plus délicats et l’auteur s’en sort excellemment bien.
» C’était une merveilleuse matinée ensoleillée, c’était un crépuscule orageux, c’était une tiède nuit éclairée par la lune, c’était un glacial après-midi de tempête, c’était une aube de cristal très pure, c’était seulement l’heure rare et merveilleuse de la victoire que peu d’hommes connaissent. «