J'étais assez réticente à l'idée de lire ce livre, mais son côté littéraire m'a décidée. J'ai découvert un texte sensible et bien écrit. Plus qu'un témoignage, Philippe Lançon nous offre une réflexion sur, notamment, le statut de patient et la façon de se reconstruire après un attentat ou un événement grave.
Comme E. Larher dans "Le livre que je ne voulais pas écrire", Philippe Lançon nous parle de sa vie avant l'attentat, ses débuts de journaliste, pendant la guerre du Golfe, son enfance. Il évoque aussi ses goûts littéraires, avec des livres qui qui vont l'aider à se reconstruire, à patienter avant les nombreux départs au bloc. La musique joue aussi un grand rôle en l'aidant à mettre la douleur à distance. Distance, c'est bien le mot. Philippe Lançon prend de la distance pour ne pas se laisser submerger par l'horreur, la colère, le ressentiment. Les mots sont d'une grande aide, de même que la relation tissée avec les soignants.
Inoubliable.