Bernhard Schlink nous transporte dans l'aspect éphémère de la vie et de l'amour dans le premier tiers du roman. Il décrit de manière fluide l'avidité et le désir de Michaël à l'égard d'une femme plus âgée que lui. Ils entretiennent une liaison pendant plusieurs mois et, à la grande surprise du garçon, elle lui demande de lui faire la lecture. Ainsi, ils entreprennent des soirées ou des après-midi de lecture. Hanna est absorbée par les lectures de Michaël. Lui, il reste perplexe face à l'intérêt d'Hanna. Il se questionne sur le véritable fondement de cette activité. Est-ce par pur plaisir, pour la culture? Ou Hanna se sert-elle de lui comme un intermédiaire?
Le reste du livre est basé sur un procès, le procès d'Hanna et d'autres femmes accusées de différents actes criminels sur lesquels une sentence se doit d'être appliquée. On y aborde la guerre, mais surtout l'après-guerre et ses répercussions. Toutes les démarches judiciaires qui ont été entreprises suite à la Shoah, par exemple. C'est incroyable de se retrouver dans une autre époque, on est complètement dépaysé en seulement 243 pages. Ce qui me retient le plus de cette histoire, c'est la capacité des mots à nous faire voyager. Autant ceux de Bernhard Schlink qui m'ont fait voyager, que ceux de Michaël (empruntés à de grands auteurs) qui ont fait voyager Hanna dans les contrées les plus lointaines et les plus extraordinaires.
Une oeuvre remplie de compassion, de désir, d'imagination et d'excellentes descriptions qui nous permettent de mieux nous situer autant sur les lieux et leurs caractéristiques ainsi que les personnages (en allant des descriptions physiques jusqu'aux couleurs et aux odeurs).