Quand Pessoa t’invite dans son cerveau… et ne te laisse plus repartir

Si tu pensais que les journaux intimes étaient juste des récits de journées banales ponctués d’états d’âme, Le Livre de l’intranquillité de Fernando Pessoa est là pour te rappeler qu’un journal peut aussi être une spirale existentielle où chaque phrase te donne envie de tout remettre en question.


L’histoire ? Il n’y en a pas. Ou plutôt, c’est celle de Bernardo Soares, l’un des nombreux hétéronymes de Pessoa, un comptable mélancolique qui, entre deux factures, noircit des pages de réflexions sur l’ennui, le vide, le rêve et le sens (ou l’absence de sens) de la vie. On y trouve des fulgurances de génie, des contradictions fascinantes, et une obsession pour l’inaction qui devient presque un art de vivre.


Le gros point fort ? C’est hypnotique. Chaque fragment, chaque pensée de Soares/Pessoa est une perle de poésie existentielle, une réflexion ciselée qui semble toujours toucher quelque chose de profondément universel. C’est un livre qui ne se lit pas d’une traite mais qui se picore, comme un oracle mélancolique prêt à te souffler des vérités qui te hantent longtemps après.


Le hic ? C’est dense et parfois étouffant. Si tu n’es pas d’humeur à philosopher sur l’absurdité de l’existence ou à t’attarder sur le plaisir subtil de ne rien faire, certains passages peuvent te donner envie de crier "Mais fais quelque chose, bon sang !" Et comme c’est un livre posthume, inachevé, il ne suit aucune structure logique : Pessoa écrit comme il pense, dans un chaos introspectif qui peut te perdre.


Bref, Le Livre de l’intranquillité, c’est une expérience plus qu’un simple livre, un labyrinthe mental où chaque recoin cache une vérité vertigineuse sur la condition humaine. À lire si tu veux plonger dans l’âme tourmentée d’un génie… mais sois prêt à en ressortir avec quelques doutes existentiels en prime.

CinephageAiguise
9

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs livres du XX° siècle

Créée

il y a 4 jours

Critique lue 2 fois

1 j'aime

Critique lue 2 fois

1

D'autres avis sur Le Livre de l'intranquillité

Le Livre de l'intranquillité
Diothyme
8

Frag[île]ment

Je ne sais si j'ai aimé ou détesté Pessoa. Je reprends donc le clavier pour essayer d'y voir un peu plus clair. Je n'ai rien à lui reprocher, ni sur le fond, ni sur la forme. C'est un écrivain de...

le 30 déc. 2015

49 j'aime

19

Le Livre de l'intranquillité
DuarteLaurent
10

Critique de Le Livre de l'intranquillité par DuarteLaurent

Si l'on cherche un condensé de l'innovation et du génie littéraire il faut chercher du côté de Fernando Pessoa et en particulier du Livre de l'intraquillité. Dans son titre même Fernando Pessoa casse...

le 15 oct. 2010

40 j'aime

7

Le Livre de l'intranquillité
Sisyphe
10

Critique de Le Livre de l'intranquillité par Sisyphe

« Savoir que sera mauvaise l'œuvre que nous ne réaliserons jamais. Plus mauvaise encore, malgré tout, serait celle que nous ne réaliserions jamais. Celle que nous réalisons a au moins le mérite...

le 11 nov. 2010

16 j'aime

1

Du même critique

L'Iris blanc - Astérix, tome 40
CinephageAiguise
7

Peace, amour et baffes gauloises

Astérix, c’est un peu comme un banquet chez Abraracourcix : on y revient toujours avec plaisir, même si parfois le sanglier est un peu moins savoureux que d’habitude. Avec L’Iris Blanc, Fabcaro prend...

le 31 janv. 2025

4 j'aime

La Serpe d'or - Astérix, tome 2
CinephageAiguise
7

Quand Astérix et Obélix découvrent Lutèce

Avec La Serpe d’or (1962), René Goscinny et Albert Uderzo emmènent Astérix et Obélix dans leur première grande aventure hors du village, direction Lutèce. L’occasion de découvrir que les Gaulois ne...

le 20 déc. 2024

4 j'aime