Frag[île]ment
Je ne sais si j'ai aimé ou détesté Pessoa. Je reprends donc le clavier pour essayer d'y voir un peu plus clair. Je n'ai rien à lui reprocher, ni sur le fond, ni sur la forme. C'est un écrivain de...
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le 30 déc. 2015
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Si tu pensais que les journaux intimes étaient juste des récits de journées banales ponctués d’états d’âme, Le Livre de l’intranquillité de Fernando Pessoa est là pour te rappeler qu’un journal peut aussi être une spirale existentielle où chaque phrase te donne envie de tout remettre en question.
L’histoire ? Il n’y en a pas. Ou plutôt, c’est celle de Bernardo Soares, l’un des nombreux hétéronymes de Pessoa, un comptable mélancolique qui, entre deux factures, noircit des pages de réflexions sur l’ennui, le vide, le rêve et le sens (ou l’absence de sens) de la vie. On y trouve des fulgurances de génie, des contradictions fascinantes, et une obsession pour l’inaction qui devient presque un art de vivre.
Le gros point fort ? C’est hypnotique. Chaque fragment, chaque pensée de Soares/Pessoa est une perle de poésie existentielle, une réflexion ciselée qui semble toujours toucher quelque chose de profondément universel. C’est un livre qui ne se lit pas d’une traite mais qui se picore, comme un oracle mélancolique prêt à te souffler des vérités qui te hantent longtemps après.
Le hic ? C’est dense et parfois étouffant. Si tu n’es pas d’humeur à philosopher sur l’absurdité de l’existence ou à t’attarder sur le plaisir subtil de ne rien faire, certains passages peuvent te donner envie de crier "Mais fais quelque chose, bon sang !" Et comme c’est un livre posthume, inachevé, il ne suit aucune structure logique : Pessoa écrit comme il pense, dans un chaos introspectif qui peut te perdre.
Bref, Le Livre de l’intranquillité, c’est une expérience plus qu’un simple livre, un labyrinthe mental où chaque recoin cache une vérité vertigineuse sur la condition humaine. À lire si tu veux plonger dans l’âme tourmentée d’un génie… mais sois prêt à en ressortir avec quelques doutes existentiels en prime.
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